jeudi 30 mai 2019

23 mai 2019

*Un post tous les jeudis (jour sans cours), ce serait déjà bien.
Grève à la crèche (après celle de mardi : "pas de bébés à la consigne" : augmentation du nombre de bébés accueilli par responsable (formulation hypocrite parlant en termes de mètres carrés et non pas de responsables). Edit : finalement, il n'y a pas eu de deuxième jour de grève dans la semaine, car le personnel ne l'a pas suivie, mais, comme nous ne l'avions pas compris, nous avons gardé Philharmonie.
*On est tous les quatre bien enrhumés (pluie au parc de Vincennes (avec les parents de J.) après le brunch chez nos amis de Saint-Mandé dimanche ?, endormissement les cheveux mouillés (ceux des filles) ?, manque de sommeil (insomnies + corrections de copies tardives (lui) ou matinales) ? Je me demande s'il n'y a pas un retour d'un problème cardiaque après deux sensations étranges, mais j'attends demain soir pour aller consulter, en espérant qu'il y ait moins de monde à la consultation (et que j'aurais plus d'énergie qu'aujourd'hui pour corriger les copies, même si ce sera après les cours, mais aussi deux heures de surveillance qui auront peut-être fini par venir à bout de ce (provisoire) dernier paquet de copies (+ facile a priori : contrôle de connaissances). Edit : arrivée trop tard à la consultation, une semaine plus tard, toujours pas consulté, quelques sensations persistent en respirant (mais très rares), et visite chez le médecin reportée après la fin du week-end de l'ascension, et sans doute plus tard, en raison des conseils. 
*Hier, il était à l'expo de la BnF sur le merveilleux scientifique (SciFi française sous la IIIème République, si j'ai bien compris, complètement occulté par les auteurs anglais (anglo-saxons ?). Nous sommes allés au parc tard, avons rencontré une copine de la crèche et sa maman, sommes restés presque jusqu'à la fermeture, avons dîné tard (Ménon a voulu un dîner original, après que j'ai refusé de prendre un apéritif au café, la seule chose que j'ai pu trouver fût une soupe miso périssable en 2017, et qui ressemblait plus, tant elle était salée, à une soupe entière de sauce soja, mais il se dit ravi de se croire au restaurant), sans travailler la musique, pris un bain tard, nous sommes couchés tard après avoir lu encore une fois l'adorable histoire (et aussi adorablement illustrée) japonaise Juste un petit peu - le livre était dans la boîte à dons de la bibliothèque - je ne comprends toujours pas pourquoi. C'est une petite fille, Nina (il faudra montrer le livre à la petite Nina de la crèche) qui vient d'avoir un petit frère (Philharmonie n'arrête pas de repérer - et de répéter - "bébé" quand elle en voit un dans les histoires - je me demande si c'est de l'identification (comme le singe femelle Washoe, élevée par les psychologues Gardner, qui s'identifiaient comme une humaine, quand on lui demandait de classer des photos d'identités de sa famille singe et de sa "famille" humaine). Est-ce de la conscience de soi, ou les bébés sont ceux de ses camarades qui ne marchent pas encore (comme son cousin de 4 mois et demi), mais qu'elle n'a pas encore eu bien le temps de côtoyer. Bref, la maman du bébé est très occupée, donc elle n'a que "juste un petit peu" de temps à consacrer à son aînée, qui commence, à la faveur de cette grande occasion, à s'autonomiser "juste un petit peu". C'est complètement kawaï. 
*Derniers livres achetés, ou récupérés dans la prodigue "boîte" : 
-Les étrusques, grand livre illustré, les photos ne sont pas très réussies, et nous avons déjà pas mal de guides, entre autres depuis l'exposition qui s'est tenue à Paris vers 2016, mais à l'occasion de celles sur "les Royaumes oubliées" au Louvre (mais qui concerne les Hittites), c'est toujours l'occasion de leur faire honneur.  
-Troisième Personne, Valérie Mréjen, j'avais complètement oublié ce petit livre qu'il m'avait offert et où il est question d'une naissance, mais malgré sa brièveté, je n'arrive pas trop à me lancer, à cause d'un besoin de lire des choses un peu extérieures à la maternité. Ce qui explique sans doute que je n'ai pas non plus ouvert depuis des mois l'apparemment best-seller espagnol Dormir sans larmes, sur lequel je misais pourtant gros (justement recommandé par la mère de la copine croisée hier soir au parc) ! 
-La langue géniale (9 bonnes raisons d'apprendre le grec), Andrea Marcolongo, pas ouvert, mais "une féé philologue nous enchante" Lucien d'Azay (un ancien de la RLL ?), et "Comprendre le grec a toujours été pour elle le problème à résoudre et elle lui a dédié une bonne partie de ses nuits d'insomnie". 
-Eloge de Paris, Maël Renouard. Je n'ai pas regardé s'il avait été imprimé à Rezé, comme La réforme de l'opéra de Pékin (Edit : mais La civilisation du poisson rouge, si). Je ne reconnais pas d'où est prise la photo de couverture, mais comme c'est sur une île parisienne (quelque chose qui serait imposant comme la chancellerie, mais que je ne reconnais pas. Je ne (re)connais rien de Paris), d'où étonnamment, il n'y a pas vraiment de panorama, on a l'impression que c'est pris après ce qui aurait pu être la destruction totale de ND. Le copyright date d'avril, quoi qu'il en soit, il y a un passage sur Ceci tuera cela et la photographie, qui évoque aussi beaucoup l'assez bouleversant passage de Synonymes devant la Cathédrale (1) trop beau pour lever les yeux 2) faux tirs de mitraillette sur la façade (contrechamp d'une photo des Cahiers du cinéma, p. ?, numéro ?). La stupéfaction à l'annonce de la fermeture de la poste du Louvre semble également universelle. Imagine un nouveau Bouvard et Pécuchet, mais un roman récent a adopté ce titre, je crois, ou quelque chose comme ça. Et rappel de la troisième île parisienne. D'où la confirmation de l'envie récente de relire du Modiano, que j'ai longtemps pris, sûrement à tort, pour du divertissement.  
-Bonjour Tristesse, je vais enfin avoir lu ce livre sur lequel je retombais régulièrement depuis le lycée, et qui me faisait le même rendez-vous manqué (on comprend pourquoi, malgré la différence des genres) que Tristes tropiques. Il y a d'ailleurs quelques passages amusants sur la révision de Bergson à l'occasion du rattrapage du bac philo en septembre. C'est un livre très rohmérien je trouve, un genre de Pauline à la plage/Conte d'Eté à Saint-Tropez, et on imagine bien Cyril en Pascal Greggory/Melvil Poupaud. Faudrait-il aller jusqu'à faire d'Anne une Arielle Dombasle ? Je m'étonne que ce roman si photographique et lumineux n'ait jamais été adapté (peut-être que je n'en sais rien) malgré (deux ?) biopics ? (sans (?) compter la pièce de Caroline Loeb, qu'il faudrait voir par ailleurs de voir dans les films de Virginie Thévenet). 
-Risquer la liberté : Vivre dans un monde sans repères, Fabrice Midal : Le livre de développement personnel dont j'imagine, à la faveur du titre, qu'il va me sauver la vie. Comme Brétécher qui nous soulage de nous confirmer que "la fesse ne remuscle jamais", le livre ne nous promet rien, mais nourrit la réflexion de rapprochements entre Nietzsche, Rilke et un moine bouddhiste, avec également de joyeuses références à Chrétien de Troyes. Plus qu'un guide supplémentaire d'introduction à la méditation (que je ne trouverai jamais le temps ni la disponibilité d'esprit de pratiquer), il faudrait prendre en notes certains développements pour d'autres usages. En moins original, érudit et décroissant (même si), que l'hyper feel-good anarchiste Vivre libre dans un monde absurde, il y a le même éloge du Moyen-Age qui évoque les travaux de Sahlins Age de pierre, âge d'abondance (pas lu) ou Etat de nature (ou nature humaine ?), je ne me souviens plus (commencé), évoqué également dans un petit livre d'un documentaliste, acheté à Nuit Debout, Le travail : histoire d'une idéologie, qui se réfère beaucoup à ses travaux, ainsi qu'à Ellul. A propos d'Etat de nature, c'est (également ?) le titre d'un des derniers ouvrages publiés Aux Forges de Vulcain, la relativement récente maison d'édition dont j'achète les livres surtout par admiration pour son fondateur dont, par une connaissance commune, je peux lire les posts sur fb, qui sont un régal d'esprit en particulier les #fails du jour, et dont j'attends impatiemment qu'il s'auto-édite au plus vite. Mais je dois reconnaître une certaine déception quant à ses romans (mais c'est difficile à dire, j'en ai commencé peu, et terminé aucun), j'y vois un problème de rythme, cela semble très lent pendant l'essentiel de l'ouvrage, et il y a des switchs finaux (pour les deux dans lesquels je suis allée le plus loin, cet Etat de nature justement, presque terminé, et son titre-phare si j'en crois son succès (et ses (?) prix). Je pourrais qualifier cela de netflixisation de la littérature, pour parler comme ma conscience morale n°2, après lui, si justement, outre le renversement final, la question du rythme n'était pas ce qui, à mes yeux, manquait à ces deux ouvrages. Mais, il faudrait alors peut-être plutôt parler de netflixisation du lecteur, plutôt que de l'ouvrage. Mais pour avoir parlé d'Etat de nature à une autre admiratrice, rien de mes critiques ne semblait fondé à ses yeux, et j'ai également lu sur fb son éminent commentaire de l'ouvrage. J'ai aussi commencé Super normal, ça m'avait bien plu (mais il s'agit "seulement" d'une traduction) et j'ai plusieurs fois offert Et nous abattrons l'arrogance des tyrans, dont le titre, allez savoir, m'a beaucoup hanté, mais il se trouve que comme l'ouvrage semblait se vendre comme des petits pains, je ne l'ai toujours trouvé qu'en un exemplaire, et n'ai pu donc l'acheter aussi pour moi. C'est amusant comme coïncidence, les deux ouvrages sont sortis quasiment en même temps, et semblent suivre plus ou moins le même fil narratif : une jacquerie conduite par une femme. J'avais trouvé qu'on ne croyait pas aux personnages d'EN, mais cette connaissance a témoigné de façon très convaincante du contraire dans ce post dont je parlais. Le livre me fait penser à un premier prix de concours général, et ce critère m'aurait suffi à crier au génie il y a quelque temps, mais là, au contraire, ça me semble trop sec. Les scènes d'amour que j'ai l'impression de lire sous la plume d'un khâgneux me semblent sonner trop faux. Mais il y a une idée que j'ai beaucoup aimé, c'est celle du philosophe-écologiste-hacker (Edit : j'ai un moment penser voter Pirate aux Européennes], je lui trouve beaucoup d'avenir, et d'une manière générale, c'est vraiment ce à quoi j'aimerais m'intéresser (le numérique révolutionnaire (dont je viens d'en apprendre plus dans La civilisation du poisson rouge), mais ce que je ne ferais sans doute que remettre à plus tard, faute de temps, de compétence et d'énergie (comme, dans le même ordre d'idée, l'inscription à Ars industrialis, l'association de B. Stiegler, dont il faudra que je me souvienne de la lecture de Prendre soin des jeunes et des générations. J'ai réservé à la bibliothèque Passer à l'acte (commencé, jamais terminé). Voir aussi les formations du Cnam, il y en a quelques-unes, je crois, qui tourne autour des ces questions, plus ou moins. Pour revenir aux forges, de toute façon, je ne suis pas du tout un bon public en littérature, et j'en lis très peu, ce n'est jamais ce qui m'attire le plus en librairie, et je ne suis pas du tout fière d'être attirée spontanément par des titres sans doute beaucoup plus commerciaux. 
-Un autre regard sur le climat (bd), Emma, la blogueuse de la géniale charge mentale. L'avantage est que c'est bref, très didactique, donc un vrai atout de vulgarisation et qui déconstruit même certains discours écologistes (il faut réduire ses déchets - ok, mais 71 pour cent des émissions sont produites par moins de cent multinationales - j'ai lu récemment que ce n'était même qu'une vingtaine). Et, pourtant (est-ce comme un effet d'accoutumance d'un lectorat conquis et jamais en état de satiété ?), j'ai été un peu déçue, j'ai trouvé que certains passages étaient trop rapides, mais il faut dire que je suis vraiment lente à la compréhension, et que j'ai toujours besoin de toutes les médiations pour "conscientiser" une idée. [Edit : je l'ai décidément jugé trop sévèrement. En fait, deux passages me reviennent sur des choses que j'ignorais, qui ne sont pas du tout négligeables et qu'elle a le mérite de faire connaître : 1) le fait que les réseaux de tramway (et de trains ?) qui existaient aux USA ont été démantelé par le cartel (je ne sais pas si c'est le terme qui s'applique) entre GM (Général Motors et deux autres gros fabricants automobiles dont je ne me souviens plus de la marque) pour s'assurer le tout-voiture. Je savais que le réseau ferroviaire y était très peu développé, mais j'ignorais que cela avait été intentionnel. Elle explique que seul Sans Francisco a résisté à ce démantèlement. Ils sont toujours là pour donner l'exemple, comme j'ai appris récemment aussi qu'ils avaient refusé une application de reconnaissance faciale par je ne sais quelle institution. Cela me fait penser à ce qui se produit aussi en France depuis quelques temps : on supprime toutes les petites lignes ferroviaires... et on prétend faire de la lutte contre le dérèglement climatique la première des priorités... Damned. Voir aussi la séquence bref de France cul d'Aurélien Barreau, qui a dû être vue plus d'une centaine de milliers de fois. Pourtant, je suis habituée à l'écouter, mais à chaque fois, j'apprends des choses nouvelles, et je suis encore plus révoltée par l'état de la situation (la situation des poissons dans les filets de pèche, qui, telle qu'il la décrit, ressemble à un film d'horreur. [Edit : je viens d'acheter son petit manifeste, que je ne connaissais pas, mais sur lequel je suis tombée à la librairie, qu'il explique publier à la suite de l'appel des 200 personnalités - avec Juliette Binoche - publié en septembre dans Le Monde, et qui a commencé à faire beaucoup parler de lui. Il est beaucoup plus informé que le discours de Gretha Thunberg prononcé à la dernière Cop qui enjoint les présents à agir pour de bon, mais qui ne se base sur aucune donnée scientifique - le contexte expliquant très certainement que cela aurait été superflu dans une rencontre dont les participants allaient en être abreuvés - mais c'est un peu la limite de la diffusion de l'exercice pour le grand public, car cela reste assez abstrait - même si on ne doute pas du tout de la nécessité de son message. A propos de la Cop, Barreau remarque avec bon sens le non-sens de servir des repas carnés pendant le sommet]. Pour revenir à Emma, j'avais vu accrocher à la porte de plusieurs écoles de mon quartier le passage de son blog sur la loi Blanquer. C'est le moins convaincant des trois (charge mentale-réchauffement-école de la confiance) que j'ai lu, et pourtant, je ne suis pas du tout acquise à la réforme. Mais, dans sa façon de l'expliquer, je ne vois pas clairement ce qui est scandaleux (comme c'est le cas pour la prise en charge de la charge mentale ou du réchauffement), en dehors de l'article 1 (suppression de la liberté d'expression des enseignants, qui à lui seul aurait dû faire descendre le million d'enseignants de l'EN dans la rue) dont on voit qu'elle s'étend aussi aux journalistes (affaire Benalla, vente d'armes). Mais, en dehors de cela, rien de très clairement inquiétant (pour l'instant). Ce devrait sûrement l'être, mais les choses n'étant pas chiffrées, on ne comprend pas bien les enjeux. Mais cela s'explique peut-être par la nature de la loi elle-même qui est très floue, et qui permet donc à la fois d'éviter des critiques vraiment fondées, tout en se permettant des applications éloignées de la lettre de la loi, tant cette "lettre", ne semble pas explicite, ce qui est bien le pire écueil pour une loi (mais sans doute pas pour une politique, il est d'ailleurs dit qu'il faudra appliquer "l'esprit de la loi"...). Disons que, comme l'a suggéré le père d'un camarade de Ménon (une des façons qu'à Philharmonie de nommer son sibling), la réforme de l'accueil de la petite enfance semble beaucoup plus clairement inacceptable. Et je ne savais même pas, et ne comprends pas pourquoi d'ailleurs, c'est une émanation de la loi Blanquer, en quoi une crèche relève-t-elle de l'EN ?). Notons qu'Emma sera présente à une rencontre le 6 juin, dans je ne sais plus quelle bibliothèque de la ville de Paris, malheureusement je ne crois pas pouvoir y aller en raison d'un conseil de classe ce jour-là (en plus c'est un jeudi !! (jour où je ne suis pas au lycée, or, une fois encore, puisqu'il y a eu le concours des talents samedi et la réunion pédagogique lundi, la loi s'est vérifiée : je tombe malade dès que ma présence au lycée excède mes obligations de service (je rentrais systématiquement avec de la fièvre les samedis des journées portes-ouvertes d'un de mes précédents lycées, mais peut-être cela s'explique-t-il parce que l'établissement, comme cela arrive, éteignait le chauffage le week-end (et que nous étions en mars). 
-Le syndrome de l'imposteur : parcours d'une interne en psychiatrie (bd), Claire Le Men, il faudrait lire ce livre, mais comme il n'est sûrement pas feel good, je retarde le moment de le faire. 
-Cadence, Jacques Drillon : l'ouvrage est sous-titré "essai autobiographique" et, par rapport à ce que je disais du rythme, on peut peut-être dire qu'ici, la question est prise particulièrement au sérieux. Est-ce cette lecture qui m'a incitée à me remettre au blog (en particulier parce que je ne vois pas d'autre forme qu'il pourrait prendre que celle-ci) ? En tout cas, il y aurait beaucoup de passages à souligner, de suggestions de lecture, de poésie, de musique, il y a quelque chose du Lièvre de Patagonie dans cet ouvrage, même si c'est plus provincial et moins sensible politiquement : l'installation chez les de Wendel n'est pas la rencontre avec Israël, mais c'est particulièrement raffiné et c'est un orfèvre de la langue. Il y a aussi des propos évocateurs sur l'enseignement. Comme je n'ai l'habitude de lire que des choses faciles (je ne sais pas si c'est l'âge, le manque de temps, la paresse ou tout cela à la fois), mais c'est une exigence à laquelle je ne suis pas (plus ?) habituée. Il y a tout ce passage sur le fait que le pied d'une chaise doit être bien fait. Il insiste, il doit être bien fait pour lui-même, et non pas en vue d'autre chose (profit, admiration, confort, ou je ne sais quoi d'autre), comme dans la distinction d'Aristote entre les activités qui ont leur fin en soi (la promenade) et celles qui ont leur fin en autre chose (la prise de médicament). Ce passage a également été relevé dans une des critiques que j'ai lue de l'ouvrage, mais j'y vois comme un impératif catégorique appliqué apparemment improprement à un objet technique, et que je partage (à mon goût trop solitairement) tout à fait. J'ignore s'il est aussi question de ce genre de choses dans : 
-La vis solide (ah ! ah ! je laisse le lapsus calamiti, tant il semble ici approprié), en fait la vie slide (deuxième lapsus, d'un autre âge plus technologique cette fois), pour La vie solide (ça y est !) , d'Arthur Lochmann, ancien étudiant en droit et en philosophie devenu charpentier, et que j'ai eu l'impression de trouver comme une pépite quelque temps après ND, car il n'était pas spécialement en évidence dans la librairie, alors que, depuis je l'ai vu en vitrine de plusieurs d'entre elles. L'auteur a, semble-t-il, eu un sens particulier de l'à-propos, en le publiant en janvier. Je ne l'ai pas du tout terminé, mais le passage sur la place du savoir de la main (pour reprendre un titre de Sennet), dans la compréhension de la maîtrise technique, en vaut à lui seul la lecture. C'est sûrement un critère un peu confus, mais l'idée que l'ouvrage devrait changer quelque chose des cours, en justifie la lecture. 
-Le discours, Fabrice Caro : sur le discours commandé par son beau-frère et sa mère, si je me souviens bien, à l'occasion du mariage de sa soeur. Je ne peux pas dire que je suis une inconditionnelle de ses bd, mais certains passages de Zaï zaï zaï zaï sont hilarants (ceux sur le prétendu complot juif en particulier, du genre : carte de fidélité-fidélité-adultère-terre-torah-juif et un autre) et, d'une manière générale, il est au plus près des dérives politiques et sociales contemporaines, mais comme c'est sur le ton du non-sense (que je n'apprécie sûrement pas à sa juste valeur en raison de ce que je disais de mon besoin de médiation et de littéralité), je n'ai pas pu pleinement apprécier l'ouvrage, car je ne parvenais pas à clarifier complètement les analogies qui y sont immanquablement à l'oeuvre. Mais c'est certainement très brillant. Dans le roman, il y a aussi le procédé de répétition, mais sur le plan de la narration, et non pas du dessin, quelque chose à la Queneau, mais, l'aspect d'exercice lasse aussi un peu la lecture-zapping que je pratique sans l'avoir choisie (Edit : mais que je comprends mieux à l'aune de La civilisation du poisson rouge, décidément, j'en fais, sans le vouloir, une référence paradigmatique), mais qui semble correspondre à la (l'in)capacité de mes facultés mentales : je lis comme on consulte fb et twitter (ceic explique cela), dans un trouble de l'attention qui s'aggrave. Il y a aussi qu'avec les mômes, on est toujours dérangé, et déplacé, on ne cesse d'être accaparé à droite à gauche dans la maison. Il y a donc un certain nombre de situations où je suis coincée quelque part, et, s'il n'y a pas un livre sous la main, je me sens désoeuvré (en berçant le bébé ou en l'allaitant, le plus souvent), si bien que l'éparpillement de toutes ces lectures possibles aux quatre coins de l'appartement permet d'avoir toujours quelque chose sous la main (ce qui remplace la consultation incessante du téléphone). C'est aussi ce qui explique ma réticence à l'égard des textes longs, car, comme je lis en pointillé, commencer Infinite Jest, ou les Furtifs (comme cela m'a semblé intéressant) risquerait de m'engager dans une lecture sans fin, et j'ai aussi envie d'éprouver ce moment qu'on peut maîtriser les lectures en les terminant. 
-Les indélébiles, Luz (bd) : mon rapport à ce livre en précède sa réception. Au courant du mois de décembre, je suis allée à la Fnac Saint-Lazare, je ne sais plus trop à quelle occasion, et je suis tombée sur le livre. J'étais tout heureuse de me dire que c'était le cadeau idéal à offrir à un des membres de ma famille dont j'avais la certitude que cela ne pourrait manquer de lui plaire. Evidemment, ce livre intéresse sans doute beaucoup de monde, et l'hommage qu'il constitue devrait l'expliquer, mais il y avait au moins une autre raison pour que ce choix s'adresse en particulier à ce membre de la famille et non pas un autre. Ce qui a été également amusant comme coïncidence ce jour-là, c'est que j'ai reçu un mail de sa petite-amie qui ne l'avait rencontré que récemment, et qui voulait que je lui conseille pour un cadeau. Egoïstement, j'ai voulu garder cette idée que je considérais comme parfaite pour moi, et je me suis contentée d'un laïus sur l'idée qu'un cadeau devait être personnel, et que je ne pouvais donc pas la conseiller. Par ailleurs, il y avait ce jour-là à la Fnac, un biopic en bd d'Hannah Arendt. Je ne me la suis pas achetée en étant sûre qu'elle ferait partie de mes cadeaux de Noël, et ça n'a pas manqué, j'en ai été bien heureuse ! Mais, voilà que Noël se rapproche et que je retourne à la Fnac (pas dans la même, ceci expliquant peut-être cela), et mon idée si évidente m'a complètement échappé (ce qui nourrit, entre autres nombreux épisodes de ce genre, ma terrible crainte de l'Alzheimer, d'où aussi la nécessité du blog, quand j'aurai oublié jusqu'au nom des lectures, comme cette bibliothèque américaine qui se demandait pourquoi dans un certain nombre de ses ouvrages, la chiffre 7 de cette même page était toujours entourée d'un cercle, et qui a fini par comprendre que c'était une dame âgée qui prenait cette "précaution" pour ne pas risquer d'emprunter deux fois le même ouvrage. Et ce symptôme a l'air fréquent car j'ai été témoin, l'autre jour, à la bibliothèque, de la demande d'une dame également qui voulait savoir si étaient enregistrés sur son compte tous ses derniers emprunts pour être sûre de ne pas réemprunter un ouvrage qu'elle aurait déjà lu). Finalement, j'ai pris le dernier ouvrage de B. Stiegler, au nom quasiment à peine moins réac que "c'était mieux avant" (mais je ne m'en souviens pas, et pour cause !) au sommaire imbittable - Stiegler semble avoir des intuitions géniales, mais qu'est-ce qu'il est jargonneux - et c'était un titre moins amusant que Dans la disruption (La civilisation... cite justement sa définition de la disruption) ou quelque chose comme ça (cela me fait penser que les deepfake sont un comble de disruption, et qu'il faut que j'en fasse un traitement l'an prochain dans mon cours sur la vérité) ou un autre sur la folie contemporaine, je ne sais plus comment s'appelle-t-il, mais ce doit bien être quelque chose du genre : "Le-risque-de-la-liberté-Comment-être-libre-dans-un-monde-absurde" en plus descriptif que normatif. NB : Je savais A. Lancelin incompétente (le coup du "qui-c'est-Quyle?") et sa sortie sur les GJ, dont je ne me souviens plus précisément, mais qui était complètement idiote, mais dans son itw de BS au Média, même si elle a le mérite de le recevoir pendant 1 heure, elle lui pose des questions complètement plates n'allant pas au-delà de l'imprécation. Rien, dans son propos ne témoignait du fait qu'elle n'ait lu le livre, si ce n'est des citations qu'elle reprenaient et qu'elle soumettait au commentaire de B.S, mais il aurait été beaucoup plus intéressant qu'elle lui demande de clarifier un certain nombre de propos, ce qu'elle se refusait peut-être (sans doute ?) à faire pour ne pas donner l'impression que le texte était difficile à comprendre. Mais il l'est sûrement, et cela fait partie de son travail. Comme je partage sûrement une sorte de critère existentialiste d'authenticité, je l'ai trouvée mauvaise (Edit : j'apprends quelques jours plus tard qu'elle est en train d'être licenciée  du Média. J'ignore si c'est en raison de cette mauvaise itw !).
Bref, j'espérais sans doute que ce parent se coltinerait l'effort que je n'aurais pas fait dans l'immédiat de lire l'ouvrage censé donner un sens au monde comme il ne va pas. Mais voilà où l'on revient à l'épisode de la réception de la bd de Luz, puisque justement il me l'a offerte, lui, pour Noël ! Sans doute aussi en vertu de ce qui s'apparente à la pseudo-loi des un an et un jour des objets trouvés : il est à vous si personne ne le réclame d'ici-là, à sa sauce : "tu te souviens du cadeau que je t'avais offert pour ton anniversaire l'an dernier ?"... Bref, j'ai été frustrée de ne pas réaliser le potlatch neutre : l'échange parfaitement réciproque, car 1) c'était déjà arrivé une fois à Noël avec la bd Une vie dans les marges, finalement jamais lue et toujours sous blister (mais dont je note qu'elle a le même objet que celle de Luz : la création d'une bd/revue de dessins...2) ça aurait attesté comme mon cadeau aurait été particulièrement bien trouvé.
Mais c'est aussi une histoire de cadeau réciproque dont s'est félicité un couple que j'adore (on ?) justement détester en ne manquant pas un de leurs posts sur la toile (surtout à leur grande époque, celle aussi de la ligue du Lol...) quand le mari se félicitait (comme souvent) qu'ils étaient vraiment fait l'un pour l'autre avec sa femme puisqu'ils s'étaient tous les deux offerts C'est toi, ma maman, le roman graphique d'Alison Bechdel. Et ce parent m'a justement raconté cette histoire quand je lui ai prêté le livre (moins bien dessiné que Fun home (j'ai d'abord écrit homme;-) mais le sujet s'y prêtait moins car l'obsession de l'aménagement de sa maison ne pouvait que promettre de beaux rendus. Mais, ce qui est passionnant dans celle-ci, c'est la lecture de Winnicott, et d'autres références, comme celle souvent rencontré d'Alice Miller (Le drame de l'enfant doué, ou quelque chose comme ça dans la traduction française, mais si j'ai bien compris, qu'il faut plutôt comprendre comme le drame de l'enfant hypersensible) et cela a encore ouvert des abîmes de réflexion avec l'idée qu'il faudrait aussi avoir lu tous ces ouvrages, même si la psychologie était le champ le plus facile à exclure d'emblée, pour ne pas perdre du temps avec les vrais livres. 
Sinon, sur le Luz, c'est bouleversant. Je ne sais pas si c'est ce qui m'a fait en interrompre la lecture, avec l'idée qu'il fallait reprendre son souffle entre deux plongées dans ce qui touche tant au coeur (pour reprendre la poignante phrase de Hollande, "Paris a été attaqué en son coeur", à propos du 13 novembre, plutôt) ou est-ce (aussi ?) parce que je trouve son dessin éprouvant (comme ce qu'il raconte), on est pris dans un tourbillon, ça demande justement un peu trop d'attention quand on se sent, comme c'est le cas, assez fatiguée par le quotidien (la honte : dire, je ne lis pas ce chef d'oeuvre, parce que, vous comprenez, je suis un peu trop fatiguée...), et les insomnies qui le ponctue, du coup, comme il en a été question, c'est l'attention qui flanche. 
-A propos de psychologie, mais qui n'en est pas vraiment, et même s'il avait évoqué le livre devant moi, comme je fus heureuse de le "retrouver" dans la bibliothèque d'un ami, tant la lecture de ce livre me sembla urgente pour mon équilibre personnel. Il s'agit d'Agacements du sémillant sociologue Jean-Claude (par Jean-Paul) Kaufman, dont j'ai vu (sans les écouter) qu'il publiait désormais des vidéos beaucoup plus politiques : les deux semblaient tenir des propos contradictoires : 1) "Comment les trolls signent la fin de la démocratie" ou quelque chose comme ça et 2) je ne sais plus du tout quoi, mais c'était beaucoup plus optimiste (quelque chose anti-collapsologie ou dans le genre), c'est sur le huffington post. A propos de collapsologie, il y a l'immanquable : 
-Une autre fin du monde est possible, Pablo Servigne, Raphaël je ne sais plus quoi, et Gauthier quelque chose aussi que j'ai oublié. Le titre m'amusait depuis longtemps dans les couloirs du métro, car je le trouvai particulièrement spirituel. J'en ai lu une partie au cours d'une insomnie, et, comme souvent, je ne l'ai pas repris depuis. Mais peut-être est-ce parce qu'il m'a rassuré sur deux points : il peut être rationnel de continuer à faire des enfants, même dans cette situation d'effondrement (parce qu'ils semblent convaincus que ça ira jusque-là) et qu'on peut s'en remettre ;-). J'avais aussi prêté plusieurs fois attention au titre précédent, sans jamais l'acheter.
-A propos du 13 novembre, pour y revenir, il y a aussi le Comme à la guerre, de Julien Blanc-Gras. Ce qui me semblait particulièrement destiné, dans cette lecture, c'est qu'elle répondait à deux de mes préoccupations essentielles du moment : la maternité et le deuil et l'angoisse éprouvée après 2015. Ce n'est pas comme si c'était un sentiment nouveau, bien sûr, mais je crois que je peux quand même inscrire assez clairement la période la plus insouciante de ma vie comme étant celle s'étendant de 2009 à 2015. 2009 fut particulièrement exceptionnelle si bien que ce fut concrètement celle de l'expérience de l'argument du rêve dans le doute cartésien. Je n'avais jamais senti la réalité tellement adéquate qu'il me semblait que je ne pouvais absolument pas la distinguer de ce qui aurait été un rêve heureux. J'avais déjà fait l'expérience de l'argument du rêve, mais avant de le connaître, à l'âge de 6 ans (peut-être est-ce qui a décidé de ma vocation ?, si seulement le mot "vocation" est approprié...ce qui est une autre histoire). J'avais toujours l'angoisse d'être dans un rêve et non pas dans la réalité, et je me répétais cette question sans cesse, jusqu'au jour où, entendant à la radio ou à la télévision le nom de Poniatowski, je me suis dit que ce nom était si compliqué que je ne pourrais l'avoir inventé et qu'il attestait donc que je ne rêvais pas. Je me souviens de manière particulièrement concrète comment je me répétais à l'envi, comme le mot qui guérit, "Poniatowski !", "Poniatowski !" en montant les escaliers de la résidence des Yvelines de mes grands-parents. Je sais à peine davantage de qui s'agit-il aujourd'hui, mais je lui suis très reconnaissante d'avoir porté ce nom, à cet âge pour moi si exotique et ayant en même temps quelque chose de si incantatoire qu'il m'épargna de plonger dans des abîmes de doutes. Chez Descartes, l'argument de Poniatowski comme je l'appelle depuis ma lecture des Méditations, est connu sous celui de "l'argument de la perfection", et, en l'espèce, l'analogon de Poniatowski n'est personne de moins que Dieu himself. L'idée de Descartes est qu'un être ontologiquement imparfait (en l'occurrence, lui) ne peut avoir l'idée du parfait, c'est donc que Dieu lui a mis cette idée dans l'esprit, et que la transcendance existe vraiment - même si elle n'est pas nécessaire au Cogito, si bien que nos deux arguments ne sont pas exactement symétriques. Je ne m'en étais donc jamais fait la réflexion, mais il se peut finalement que Poniatowski occupe une place à mi-chemin entre le malin génie et le Dieu des philosophes.
Bref, tout cela pour dire qu'à la suite de cette deuxième incursion du rêve dans la réalité, mais dans un sens beaucoup plus heureux que la première fois, qui dura quelques mois, peut-être du début de l'année jusqu'à l'été environ, il y eut une autre année très faste, en 2012, qui fut plutôt celle des succès, mais quand j'y repense, le sentiment d'irréalité réapparut, à la naissance de Ménon, quand je ne pensais pas mériter ce cadeau incroyable. Ensuite, le "quotidien a un peu repris le dessus", comme on dit et évidemment, avec les obligations d'une vie de famille, mais jusqu'en 2015, cela était resté dans un climat de sécurité que je n'avais jamais connu auparavant, sauf au deuxième mois de vie de Ménon où, comme il semblait toujours avoir le regard fuyant, et que j'avais lu cette sentence irrévocable sur le carnet de santé "à deux mois, votre bébé vous regarde en buvant son biberon" et que Ménon semblait au contraire vouloir se dévisser la tête en la tournant dans l'autre direction plutôt que de m'adresser un regard, j'ai commencé à m'affoler très vite. Mais j'ai été complètement rassurée un peu avant Noël pour ses trois mois. Etonnamment, il a eu des problèmes de santé (réels) au cours des deux premiers mois (l'un conduisant à une opération quelque mois plus tard), et pourtant je ne m'en suis jamais vraiment inquiétée. Tant que l'on ne m'annonçait pas qu'il avait une leucémie, je ne voyais pas pourquoi s'inquiéter pour des pathologies (rapidement) soignables. Pourtant, il s'agissait d'une bronchiolite, et j'aurais pu craindre un arrêt respiratoire ou quand il a eu sa ponction lombaire et que l'équipe a refusé que je l'accompagne. Le plus difficile avait été à cette période de rentrer seule à la maison un soir, pour y passer la nuit pendant qu'il le veillait, alors que je l'allaitais encore, pour ne pas avoir (ou donner ?) le sentiment de m'approprier Ménon et d'exclure son père. Je suis rentrée la mort dans l'âme, je compromettais un allaitement déjà compliqué, ce que je n'aurais jamais fait pour mon deuxième enfant, ayant pris (un peu trop ?) confiance en moi. Pour la deuxième affection, au deuxième mois, il n'y a qu'un moment où j'ai été inquiète, et, encore, nous étions à l'hôpital, donc Ménon a tout de suite été pris en charge mais je ne sais pas (et ne veut pas y penser - contradiction performative) ce qui se serait passé si c'était arrivé à la maison - après une prise d'antibiotique, il s'est mis à convulser. Je suis allée signaler qu'il ne semblait pas bien (mais je savais à peine ce qu'était des convulsions et donc je ne me rendais pas compte du sérieux de la chose, même si, heureusement, j'ai pensé à le signaler), et là les personnes présentes ont semblé s'affoler très vite, ils l'ont allongé et fait une piqûre d'adrénaline. Je le regardais bien dans les yeux pour lui faire comprendre qu'on était là, que tout se passerait bien, qu'il ne fallait pas qu'il s'inquiète, mais il fuyait systématiquement mon regard pour accrocher celui de son père qu'il devait trouver beaucoup plus rassurant. Et à l'occasion de la peur de l'autisme, la pédiatre m'a fait agréablement remarquer cela : il n'y a que vous qu'il ne regarde pas dans les yeux, moi, il me regarde tout à fait dans les yeux ! C'est drôle, parce qu'aujourd'hui encore, il me reproche de froncer toujours les sourcils, pour un rien (quand je lui brosse les dents par exemple, il n'en voit pas du tout l'utilité - il me reproche aussi parfois de dire des gros mots quand je lui brosse les dents, alors que cela ne lui semble pas être une situation particulièrement stressante). Mais il a remarqué quelque chose qu'il trouve particulièrement dérangeant, à savoir que même quand je semble détendue et que je m'adresse à quelqu'un, même en lui souriant, je fronce les sourcils et il dit que c'est déstabilisant pour les gens puisqu'il ne savent pas très bien comment prendre les choses, est-ce de la bonne humeur ou est-ce que j'ai l'air particulièrement contrariée de devoir leur adresser la parole... J'ai pourtant fait l'expérience, il est anatomiquement impossible de sourire et de froncer les sourcils en même temps ! Ce qu'il prend donc pour un froncement de sourcils doit seulement être la marque des rides qui reste désormais figée quelque soit l'expression. En tout cas, aujourd'hui, j'aurais été beaucoup plus inquiète pour un certain nombre de choses si nous avions dû passer autant de temps à l'hôpital que la première fois (maladies nosocomiales etc, je viens d'ailleurs de lire qu'une femme a dû être amputée des deux bras et des deux jambes après une infection contractée à l'hôpital (et ce n'était pas dans le nouveau détective, ou le gorafi !), après le gros stress que j'ai vécu quand Ménon m'a appris qu'une de ses camarades n'était pas revenue à l'école parce qu'elle était en chaise roulante (on a fait de la casuistique à la maison pendant plusieurs jours - je ne sais pas si le terme est approprié - ça n'avait rien à voir avec Vincent Lambert - pour savoir si chaise roulante voulait dire juste casser quelque chose (mais alors pourquoi n'était-elle quand même pas revenue à l'école avec ?) ou si elle était désormais devenue paraplégique. Quand je me suis souvenue que son père faisait du scooter et l'accompagnait à l'école avec, si je ne me trompe pas, j'ai eu les plus vives inquiétudes. Cette camarade est particulièrement petite et chétive, et elle porte aussi des lunettes - l'imaginer en plus diminuée au point d'être clouée pour le reste de ses jours dans un fauteuil roulant (même si je me souvenais qu'un de nos élèves, très lourdement handicapé, venait de s'absenter pour une opération qui lui rendrait peut-être la possibilité de marcher, et que j'essayais de m'en convaincre) me retournait le coeur. Edit : tout va bien (si l'on peut dire), elle n'a "qu'" une double fracture après une chute en trotinnette ! 
*Nouveaux mots et nouveaux faits de Philharmonie : 
Le critère de la pédiatre pour parler de mots est qu'ils soient compris par tout le monde, mais je doute que ce soit le cas avant un certain temps, et on ne peut cependant pas nier qu'ils soient signifiants et identifiables par nous. 
-atchoum
-attention
-bavoir
-tétine
-chat
-escargot
-crocodile
-le lait
-l'eau
*mots plus anciens : 
-bébé
-poupée
-(b)anane
*Phrases :
-je veux ça
-c'est terminé (à la crèche, à propos du biberon), et la puéricultrice nous a adorablement mis un mot dans son sac pour nous raconter l'épisode, parce que c'était la baby-sitter qui est venue la chercher. 
-qu'est-ce que c'est (quéqué) ? Déjà dialecticienne...
*Rituels : elle va jeter quelque chose à la poubelle (je croyais qu'elle savait reconnaître ce qui devait être jeté, mais hier son père a retrouvé ses clés et la montre de Ménon dedans...)
-elle dit miaou quand on quitte l'appartement car elle voit le paillasson du voisin sur lequel est dessiné un chat.
Elle a un petit palmier pour ne pas avoir les cheveux qui lui cachent les yeux. En général, c'est sa baby-sitter qui le lui fait (ou une dame de la crèche), nous ne nous ne y sommes pas encore essayé avec succès. 

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