samedi 1 juin 2019

Edit : 30 mai

Oublis de la semaine : 

*rencontre avec Charlotte Baudonnel et son fils Carlo, et la crèche Hansel et Gretel
*soirée manquée à Montreuil
jeudi : ciné-club Un fauteuil pour deux
samedi : ET, l'extra-terrestre
*vendredi 31 mai : bibliothèque : rencontre de S, mère de D., dont la fille, au nom grec, orthographié à l'espagnol, D. aussi, vient d'avoir un fils, S. 
*Philharmonie avec H. (sur ses genoux), à l'arrivée à la crèche. 
*Nouveaux mots (et phrases) : c'est bon (en buvant l'eau du bain)
pain
oui
non
d'accord
Bana(ne)
coin coin
miaou
Hier (vendredi), quand Ménon m'a demandé de lui éplucher une pomme "à la cyclope", elle est allée chercher son livre de Soledad Bravi, Le cyclope, illustrant le passage de L'Odyssée. Dans le bain, elle a très vite réussi à imiter le jeu de vases communicants avec une petite bouteille de jus vide en verre et une partie du Petit plombier, celle avec le poisson à l'intérieur qui sert plus ou moins de niveau. 
Emprunts de mai : 
Philharmonie : 
-Le portrait de Nounours, Maria Kasai et Chaiki Okada, qu'elle apprécie beaucoup, mais surtout pour le personnage du chat, Grisouille. (Redite : quand nous sommes sorties sur le pallier l'autre jour, elle a dit plusieurs fois Miaou, et je me suis rendue compte que c'était parce qu'il y avait un chat dessiné sur le paillasson du voisin (il a effectivement un chat, mais je ne crois pas qu'elle ne l'ait jamais vu)).
-Quand un enfant s'endort (un peu pop-up), Malika Doray et Annelore Parot, beaucoup plus japonisant que le précédent, étonnamment et particulièrement mignon, mais pas très cartésien/solipsiste, car les rêves de tous les bébés ne forment plus qu'un seul rêve à la fin (un seul dessin).  
Moi :
-Le retour à la terre, 4 : Le déluge (et 5, mais pas encore lu), Manu Larcenet : J'avais déjà lu les premiers épisodes, mais j'ai voulu les relire à l'occasion de la publication du sixième, mais ils n'avaient qu'à partir du 4ème à la bibliothèque. Mais ça tombait bien car c'est celui des premiers mois avec leur petite fille, Capucine, si je ne me trompe pas, mais j'ai été un peu déçue. (J'y ai retrouvé l'apparition des cauchemars). Mais l'épisode sur le canard en plastique est pas mal, et d'ailleurs Philharmonie dit beaucoup "coin coin" en ce moment, elle a adoré les canards au parc, son premier playmobile est un ensemble avec une petite mare, une fermière, des oies et des canards et des petits canetons, absolument adorables. C'était à l'origine un cadeau d'anniversaire, mais je l'ai gardé et Philharmonie semble l'apprécier autant que moi (les jours où on n'a pas perdu un des petits éléments). J'ai essayé de mettre les oies sur la page où elles sont dessinées dans un autre livre emprunté, mais qu'on n'a pas rendu, et dont j'ai eu la confirmation qu'on pourrait, encore une fois, le prolonger, et dont le titre est le plus parfait qui soit : Petites choses merveilleuses, surtout quand on sait qu'il s'agit de plans de paysages japonais ou d'éléments traditionnels (j'ai appris que la journée des poupées était le 3 mars (un des épisodes de Miraï, ma petite soeur, où Ménon s'est effondré en larmes au moment où elle est en danger car elle risque d'être absorbée par le train, il la rattrape au dernier moment (si je ne me trompe pas), cela me rappelle qu'il faut aller voir (mais j'imagine que c'est déjà trop tard - le film sur les deux jeunes instrumentistes (flûte traversière et clarinette ? mais ça a l'air davantage pour adolescents), et le 5 mai, c'est la journée des garçons). Ce livre est un vrai livre de collection, je vais le commander à la librairie. 
Je ne suis pas à la musique cette semaine, mais le prof nous a expliqué la dernière fois pourquoi les japonais aimaient tant les français (et réciproquement), parce qu'ils avaient un art pour tout (qui se dit "do" comme "judo", il a pris plein d'exemples, et c'était assez convaincant. Son but était de nous expliquer pourquoi il appréciait tant la méthode Suzuki, et pourquoi la pratique d'un instrument (il prenait l'exemple du piano chez son fils), était exactement de même nature que celle d'un art martial, ses enfants faisant aussi par ailleurs du Kung fu, si j'ai bien retenu (mais ça ne se termine pas par "do"). Il a aussi expliqué, ce que j'ignorais, que dans la dégustation japonaise des 5 saveurs (il y en a une de plus que le sucré/salé/amer/acide, je crois), les japonais mangeaient du gingembre entre chaque bouchée pour neutraliser à nouveau leur goût. C'est étrange, parce qu'il me semble que le gingembre n'est pas un goût neutre, et même plutôt mauvais (je n'achète jamais de la kamboucha au gingembre, mais celle au citron, et aussi citron/figue, sont très bonnes). 
*J'ai été rassuré d'apprendre que mon ancien élève travaillait toujours pour la boulangerie de mon quartier, alors que je ne l'y voyais plus, mais on ne doit pas avoir les mêmes horaires. Par ailleurs leur sandwich au tofu n'est pas terrible, et le hamburger noir (au charbon) est une véritable escroquerie, il n'y a à peine plus d'une rondelle de tomate et un radis dedans. 
*J'ai oublié de raconter l'épisode où, pour la première fois, Ménon m'a corrigée en philosophie ! On parlait des platoniciens et j'ai dit, par exemple Socrate, et il m' a dit, non, les platoniciens ! Et son père a repris, par exemple Aristote ! Il était en train de nous faire croire qu'à l'occasion de son activité extrascolaire sur les jeux, il avait joué à un jeu sur des platoniciens, mais bien sûr...
Ils sont partis ce matin avec un petit playmobile légionnaire, Mellon a réussi à m'estorquer le jeu de playmobile historique sur une légion, qu'il n'avait pas voulu la première fois, auquel il avait préféré la légion des super héros (en figurines et cartes McDo...), mais comme je n'avais pas vu qu'il avait laissé les cartes dans la poche d'un pantalon que j'ai lavé et qui sont ressorties en très sale état, j'ai accepté, à l'origine, c'est parce que je lui avait dit à l'oreille que je pariais tout ce qu'il voulait que son père allait dire que la bd que j'avais rapporté de la bibliothèque (sur la vie du physicien Feynemann, sur le modèle du génial Logicomix sur Russell) serait complètement nulle (car il me l'avait déjà dit), mais comme il a tout entendu et a dit : "génial, en faisant un sourire particulièrement forcé ;-), l'autre a réclamé son dû. Bref, il a eu gain de cause à condition que Philharmonie en ait un, mais sans le bouclier, le casque et l'épée, pour éviter qu'elle ne l'avale - hier, elle s'est enroulée le mètre souple (de façon particulièrement serrée) que l'on avait sorti pour mesurer Mellon en remplissant sa demande de passeport - j'ai trouvé 126cm. Ce matin, ils avaient donc baptisé le personnage Tiberius Graccus, mais ont finalement préféré Marcus Graccus, dont ils allaient raconter l'histoire dans le métro. 

jeudi 30 mai 2019

30 mai 2019 - Ascension

Nouveau jeudi - nouvel article : 

J'ai un avant-dernier paquet de copies pour demain (même si on fait le pont, il faut rentrer les notes sur vie scolaire). Et les derniers chapitres à taper en fiche pour les élèves. Mais j'ai décidé de ne pas sacrifier à ce nouveau rituel, un post tous les jeudis, même s'il ne prétend pas à l'exhaustivité, du récit de la semaine écoulée, ou des lectures - les deux obje(c)t(if)s du blog.

-Vendredi : 
*n'ai pas corrigé les copies pendant la surveillance du devoir sur l'art : "L'art représente-t-il le beau ?" mais ai fini de rédiger le poly.
*ne suis pas arrivée à temps chez la médecin (voir post de la semaine dernière)
*ai croisé un copain de Philharmonie, deux de ses frères et leur mère, qui rentraient de leur cours hebdomadaire à la piscine (pas le plus petit) pour préparer leur Grandma camp de 15 jours aux USA (leur mère est américaine). Elle m'a souhaité une "bonne fête de la mère !" (qui sonnait plutôt comme "fête de la mer" dans une formule écoféministe sans le savoir). Elle me demandait si c'était important chez nous, la fête de la mère, j'ai dit bof... d'ailleurs à l'école, ils avaient fait un clafoutis le jeudi (je déteste les clafoutis), mais sinon rien de spécial comme une carte (comme l'an dernier, mais rien en PS et MS), une chanson ou un collier de nouilles, même s'ils ont sans doute un peu dépassé l'âge. Elle a raconté que son fils aîné s'était réveillé l'an dernier à deux heures du matin pour faire des cookies ! et que cela ne l'avait pas réveillée, c'était totalement la surprise au réveil. Et elle savait que cette année encore, elle aurait droit au petit-déjeuner au lit !

-Samedi : nous avons cru encore une fois arriver en retard à la musique, nous n'avons pas retrouvé la partition. J'ai encore paniqué Ménon, en pensant avoir perdu mes clés (alors qu'il m'a demandé depuis longtemps de garder pour moi mes inquiétudes, tant que la situation n'est pas clarifiée). 
Ils n'ont fait que des solos, Ménon, deux : petit lapin (qui avait souvent plus de huit temps), et l'étude, jouée en plus une fois avec le prof. Nous n'avions pas beaucoup travaillé pendant la semaine, mais il s'est plutôt bien débrouillé. Et celle-ci non plus, car je n'ai pas toujours été là, et fatiguée, et prise par la fin de l'année où il faut finir à temps. Comme j'avais le téléphone, j'ai pu filmer ses performances, mais depuis, il n'arrive pas à télécharger les photos et vidéos, si bien que nous ne pouvons les regarder ni sur l'ordi, ni sur le téléphone. J'espère que tout cela n'est pas perdu...En rentrant, en bus (bloqué à gare de l'est à cause d'une manif), puis en métro avec sa camarade de musique, nous sommes allés chercher Philharmonie, avons pris un sandwich et une glace (au McDo, une fois n'est pas coutume, mais je n'avais pas de monnaie pour en acheter ailleurs - un client ne savait manifestement pas bien faire fonctionner l'interface de la commande, et s'est retrouvé avec trois fois le même plateau - sous des trombes d'eau. Je ne sais plus ce que nous avons fait l'après-midi.

-Dimanche : je me suis levée tôt (6h30) sans petit-déjeuner au lit ;-) j'ai un peu rangé tout ce qui traînait par terre au salon pour me faire le plaisir de prendre un petit-déjeuner dans un espace rangé, pour ma fête ;-) Et Ménon s'est levé peu de temps après, il m'a souhaité bonne fête et offert un petit papier comme plié selon un format japonais où il y avait des dessins de moi avec Philharmonie et lui, que j'ai mis dans mon portefeuille. il dessine très bien, il a pas mal de style et une aisance en particulier dans l'expression du mouvement (et des cheveux !) à force de passer son temps à lire (ou plutôt à ce que son père lui lise des bd). Mais comme il est souvent impatient, il accumule les dessins sans (presque) jamais les coorier. Il m' a aussi montré l'épisode de la bd qu'il a fait qui m'est dédié (sic). Je voulais acheter un beau bouquet, mais cher, chez le plus beau fleuriste du quartier, mais nous n'en avons pas eu l'occasion finalement (et je me suis dit que les plus beaux étaient sûrement partis, donc que je m'en choisirai un qui me conviendrait mieux une prochaine fois). Nous sommes sorties avec Philharmonie le matin (je ne me souviens plus trop où, j'imagine faire des courses), mais elle ne s'est pas endormie (et pratiquement pas l'après-midi non plus).

L'après-midi, après être allée voter, il est allé (resté?) corriger des copies, et nous sommes allés dans un vide-grenier où nous avons trouvé notre bonheur : beaucoup de vêtements bout d'chou (mais je ne crois pas qu'elle en avait encore besoin...), un jeu d'écriture du monde entier avec des genres de plumes différentes (pour l'écriture à l'encre, pour la calligraphie, une plume d'oie, un petit stylet en bambou), du papyrus, du papier japon et des semblants de parchemins. Le jeu n'avait jamais servi. Ménon n'a pas attendu pour se mettre de l'encre de Chine partout (même Philharmonie s'est retrouvée en avoir), et il semble assez à l'aise pour dessiner des idéogrammes. Il a aussi eu une trotinnette (heureusement que j'ignorais encore la cause de la chute de sa petite camarade (voir post du 23/05), une montre (flic-flac) avec un cadran, cette fois, mais dont la pile est usée, des fèves harry potter (j'ignorais que cela existait). Comme c'était la fin de la journée, la femme du stand où nous avions acheté la montre, le jeu, et peut-être autre chose, je ne me souviens plus, a voulu nous donner une partie de son surplus quand nous sommes repassés à 18 heures, nous n'avons accepté que les astrapi, que nous pouvions ranger sous la poussette, mais pas les jeux pour fabriquer des bonbons et des marshmallows, même s'ils n'avaient pas non plus servis, que ç'aurait toujours pu faire un cadeau pour un anniversaire (mais je n'y avais pas pensé sur le coup), et que nous aurions pu directement les laisser au box, mais je ne sais pas comment on aurait pu les transporter sur la poussette, et comme il s'agissait de bonbons, c'était quand même moins intéressant que de la calligraphie (surtout depuis qu'on connait la lanceuse d'alerte sur les bonbons, et le reportage sur leur fabrication en peau de cochon, pas très appétissant). On a aussi eu gratuitement un petit livre de Popi, comme Philharmonie adore les bébés dans les livres, qui raconte une histoire avec son Papa, mais on n'a pas eu le temps de l'arrêter qu'elle avait déjà plus ou moins mis en miettes certaines pages, comme il n'était pas rigide. On a aussi rencontré une dessinatrice qui faisait des marques-pages (parfois en tryptique) du Paris haussmanien, et de NY, et on en a pris plusieurs, mais je ne les ai pas encore glissés dans les livres depuis. 
On est ensuite allé au parc, on a rencontré une camarade de crèche (qui va malheureusement déménager l'an prochain), elles ont fait un peu de cheval à bascule, celui-là n'est pas très pratique car il est fait pour trois, Ménon les a accompagner, et deux autres garçons, mais la différence de poids déséquilibrait l'ensemble. Et je faisais particulièrement attention à ce qu'elle ne se frappe pas le menton car c'est le risque de ces petites montures. Peine perdue, c'est finalement Ménon qui se l'est pris très violemment, en s'y balançant avec un des grands qu'il avait rencontré dans cette aire de jeux pour petits puisqu'il y accompagnait aussi sa soeur. C'était un peu une brute, il y allait complètement à fond et Ménon a subi une sorte de retour de balancier du ressort que l'autre avait tendu à l'extrême. Il était tellement en larmes qu'il ne pouvait plus parler, mais il ne s'était pas mordu la langue et apparemment il n'y avait pas de plaie. C'est l'autre qui m'a expliqué ce qui s'était passé. Un moment avant, ils faisaient un foot dans cet espace, très mauvaise idée, il envoyait la balle n'importe où, sans faire attention aux bébés (mais j'aurais dû l'interdire à Ménon), et aussi souvent dans les fleurs. C'était toujours Ménon qui s'y collait pour aller la rechercher, mais j'ai bien ri intérieurement quand, alors qu'il avait envie de le repousser dans les rosiers, c'est lui qui fit une chute, sans avoir vu la sorte de protubérance du sol à l'endroit où il s'avançait. Philharmonie, elle, a beaucoup aimé le toboggan et le bac à sable, elle empruntait les cônes de glaces qu'elle a aussi à la maison, qu'on avait acheté l'an dernier pour la Normandie, et avec lesquels elle joue plutôt dans le bain. A propos de glace, nous avons acheté une café-sésame noir pour le consoler.

Le soir, je suis ressortie dans le quartier, il y avait une projection dans une galerie-squat-lieu de tournage, un endroit très impressionnant, l'entrée de garage ne laissant pas du tout deviner l'espace vert qu'il y avait derrière. Le plus étonnant est qu'il s'agit d'un ancien lycée désaffecté, je ne savais pas que cela existait à Paris. Tout était très beau, et je me demande si ce n'était pas un we de portes ouvertes d'ateliers d'artistes qui justifiait l'exposition. J'ai essayé de prendre des photos, à mon grand étonnement, cela a marché, alors que, donc, nous n'avions pas vidé la mémoire, mais je me suis très vite abstenue. Il y avait beaucoup de fleurs, et quelqu'un brûlait des choses sur une sorte de barbecue. Ce que j'ai remarqué avec le plus de joie fut les inscriptions : "gnoti seauton" (connais-toi toi-même") et "meden agan" (rien de trop) écrit en majuscules. En arrivant à l'expo, j'avais eu le temps de me réjouir d'apprendre que LR n'avait fini que 4ème avec à peine un peu plus de 8 pour cent ! Même si la première place n'était évidemment pas une bonne nouvelle, on s'y attendait. Le film de huit minutes ETERNAU, était réalisé par un brésilien et sa compagne jouait (Mata Hari) dedans (mais ils réalisent en ce moment tous les deux le film suivant). Il y avait une référence à Godard (on y voit sa tête comme sur un collage dans une des images du film). Les couleurs y semblent aussi saturées que dans les photos que j'ai pu voir du Livre d'images. Ca m'a fait aussi pensé à Carax (le dernier dont je ne me souviens plus du titre) pour les couleurs, le futurisme kitsh, à OSS117 pour l'espionnage potache et à Tati pour le bruitage, et aussi à un clip avec Nicole Ferroni (il a perdu son mojo ou quelque chose comme ça), pour les couleurs et les trois copines, ainsi que Wes Anderson pour le bâteau - et Godard encore, mais en ayant peu de références, on fait des associations sûrement déplacées. Il y a aussi une divinité mystérieuse (dont l'actrice nous a dit que la photo était extraite d'un livre, mais qu'elle n'était sans doute pas l'interprétation qu'on en faisait ou même qu'elle n'avait pas existé (?)). Le propos (politique ?) était aussi très familier, mais c'est drôle, même pas une semaine après, je n'ai pas un souvenir clair de ces propos. 
Nous avons fait ensuite un bout de chemin à pied, en longeant les Buttes Chaumont, et nous avons vu les flammes noires au loin. N'ayant aucun sens de l'orientation, et vu la densité de la fumée, j'ai craint que ND brûlait de nouveau, mais Dieu nous a "rassuré", ce n'était "que" Aubervilliers, et le lendemain dissipa définitivement l'inquiétude puisqu'il s'agissait d'entrepôts de chaussures. Mais depuis qu'une de mes maniques a commencé à prendre feu un matin, car elle avait, sans que je m'en rende compte, été en contact de la flamme de la plaque de gaz, en présence des enfants (heureusement qui n'étaient pas dans la cuisine), je crains de plus en plus les incendies, ce qui me fait envisager à nouveau de vivre au premier étage malgré mes rêves d'appartement sous les toits...
*Lundi : comme Philharmonie avait fait très peu de sieste pendant le week-end, elle a dormi tard lundi matin - je me suis aussi rendormie - et j'ai dû la réveiller à 10h15. En sortant de cours, alors que la baby-sitter était allée chercher les enfants, je suis passée à la fnac chercher les billets pour le lendemain, mais il fallait avoir la CB de ma cousine qui avait pris les places. J'étais gênée de la déranger en consultation, mais elle m'a renvoyé de mémoire les 4 derniers chiffres. J'en aurais été pour ma part, incapable. On comprend désormais à quoi sert de s'avaler autant de polys de médecine ! 
*Mardi : Cours + conseil (le plus rapide que j'aie connu : 30mn) + spectacle de la maîtrise de l'Opéra Comique, vue avec Ménon (il n'avait pas eu les droits d'Oliver, dont, comme histoire d'orphelin, j'étais sûre que cela allait beaucoup lui plaire), remplacé par une création très réussie (sauf les costumes, non crées, mais vêtements de tous les jours), Contes du temps qui passe, mêlant Bach, Purcell etc (il faudrait reprendre le programme). Y ait croisé deux copines de copines (dont une a sa fille dans la maîtrise et dont l'autre est une copine d'une copine avec qui je suis (un peu ?) en froid, ce serait peut-être l'occasion de la rappeler) + une fille de célèbre, que je vois tous les ans, dont je suppose qu'un des enfants fait partie de la maîtrise. 
*Mercredi : Cours (au pas de course pour avancer) + sieste sur la chauffeuse, en lisant La civilisation... + dîner de filles (apporté le livre d'Emma sur le climat) où j'ai appris, entre autres, qu'il fallait prendre un rendez-vous deux mois à l'avance pour refaire un passeport. Ce sera donc in extremis pour cet été, du moins pour Août, car le court séjour en Allemagne de juillet risque d'être compromis, à moins que nous prenions l'ancien passeport, en espérant que ça passe. J'ai essayé de signer ma déclaration d'impôts, le site est saturé. Ils sont sortis au parc pour me laisser corriger les copies, je ne m'y suis, donc, toujours pas mise...
-Nouveaux livres de la semaine : 
à la fnac pour offrir pour à l'occasion de la maîtrise de l'Opéra Comique : dvd : Lalaland + Once (beau film musical passé un peu inaperçu, je crois, en tout cas beaucoup plus que lalaland (cela me fait penser à la façon dont une de mes nièces appelle la librairie Chantelivre : tralalalivre ! "on va à tralalalivre ?"), alors que c'est beaucoup mieux, mais il n'y a pas les chorégraphies. Je ne me souviens plus du photomontage qu'on m'avait envoyé comme blague avec Hollande). Ai reçu un cadeau : de l'huile essentielle à infuser (je crois, je n'ai pas encore ouvert la boîte), de Provins après que j'ai offert une smartbox d'un séjour. Nous sommes allés dîner dans un restaurant du quartier (où dîner après le spectacle). Ménon a pris un café-liégois (à cette heure-ci !). On est rentré vers minuit, il n'est pas allé à l'école le lendemain - je ne sais pas comment il a fait pour tant manquer l'école en mai - malgré tous les jours fériés en plus ! Mais, comme ça, ils ont pu faire la grasse matinée le lendemain matin. Comme Philharmonie ne va pas à la crèche le mercredi, c'est un peu embêtant d'avoir à la forcer de se réveiller les mercredis. J'étais de mon côté, bien crevée, même si, l'avantage, quand je me couche tard, est de faire ensuite une sieste d'une traite (comme hier, en me couchant à 2 heures du matin) !  
-Autres achats : 
* la civilisation du poisson rouge (qui mériterait un post entier)
* un livre de développement personnel x philo (Descartes pour les jours de doute), j'ai honte d'acheter ça, et le pire de tout, le site de l'auteure s'appelle : philossexy ! Cela devrait faire fuir immédiatement, mais ce qui a attiré ma curiosité est qu'il s'agit d'une enseignante, apparemment, qui a ouvert plusieurs écoles Montessori. Or la rencontre de la philosophie et de la pédagogie Montessori semble assez naturelle, même si un récent article du Monde a montré combien nombre de parents déchantaient après y avoir inscrits leurs enfants. J'imagine que chaque structure est différente, n'ayant pas vraiment de centralisation de l'institution. 
*dvd les cahiers d'esther, journal de mes dix ans. Je ne sais pas si c'est déjà de l'âge de Ménon. Mais il faut déjà que l'on note, et que l'on voit, les films conseillés par 200 films à voir avant d'être grand, dont certains semblent tout à fait déplacés dans la liste : L'incompris, Comencini, qui m'avait traumatisée en son temps... Une des deux scènes qui m'ont traumatisée au cinéma, avec la fin de La mouche. Coïncidence ? Dans les deux cas, il s'agit d'une scène de suicide.
* ai pris et remis le lendemain dans la boîte un livre édité dans les (une des ?) éditions d'Harvard : comment gagner du temps, évidemment, on n'y apprend rien, que du simple bon sens, mais un passage m'a amusé, où il est dit (là aussi, ça va de soi), que les objets prennent du temps (à ranger, à nettoyer), mais le fait qu'il prenne l'exemple des figurines m'a amusé, peut-être ce livre s'adresse aux geeks en particulier (et ceux qui ont fait Harvard). 

23 mai 2019

*Un post tous les jeudis (jour sans cours), ce serait déjà bien.
Grève à la crèche (après celle de mardi : "pas de bébés à la consigne" : augmentation du nombre de bébés accueilli par responsable (formulation hypocrite parlant en termes de mètres carrés et non pas de responsables). Edit : finalement, il n'y a pas eu de deuxième jour de grève dans la semaine, car le personnel ne l'a pas suivie, mais, comme nous ne l'avions pas compris, nous avons gardé Philharmonie.
*On est tous les quatre bien enrhumés (pluie au parc de Vincennes (avec les parents de J.) après le brunch chez nos amis de Saint-Mandé dimanche ?, endormissement les cheveux mouillés (ceux des filles) ?, manque de sommeil (insomnies + corrections de copies tardives (lui) ou matinales) ? Je me demande s'il n'y a pas un retour d'un problème cardiaque après deux sensations étranges, mais j'attends demain soir pour aller consulter, en espérant qu'il y ait moins de monde à la consultation (et que j'aurais plus d'énergie qu'aujourd'hui pour corriger les copies, même si ce sera après les cours, mais aussi deux heures de surveillance qui auront peut-être fini par venir à bout de ce (provisoire) dernier paquet de copies (+ facile a priori : contrôle de connaissances). Edit : arrivée trop tard à la consultation, une semaine plus tard, toujours pas consulté, quelques sensations persistent en respirant (mais très rares), et visite chez le médecin reportée après la fin du week-end de l'ascension, et sans doute plus tard, en raison des conseils. 
*Hier, il était à l'expo de la BnF sur le merveilleux scientifique (SciFi française sous la IIIème République, si j'ai bien compris, complètement occulté par les auteurs anglais (anglo-saxons ?). Nous sommes allés au parc tard, avons rencontré une copine de la crèche et sa maman, sommes restés presque jusqu'à la fermeture, avons dîné tard (Ménon a voulu un dîner original, après que j'ai refusé de prendre un apéritif au café, la seule chose que j'ai pu trouver fût une soupe miso périssable en 2017, et qui ressemblait plus, tant elle était salée, à une soupe entière de sauce soja, mais il se dit ravi de se croire au restaurant), sans travailler la musique, pris un bain tard, nous sommes couchés tard après avoir lu encore une fois l'adorable histoire (et aussi adorablement illustrée) japonaise Juste un petit peu - le livre était dans la boîte à dons de la bibliothèque - je ne comprends toujours pas pourquoi. C'est une petite fille, Nina (il faudra montrer le livre à la petite Nina de la crèche) qui vient d'avoir un petit frère (Philharmonie n'arrête pas de repérer - et de répéter - "bébé" quand elle en voit un dans les histoires - je me demande si c'est de l'identification (comme le singe femelle Washoe, élevée par les psychologues Gardner, qui s'identifiaient comme une humaine, quand on lui demandait de classer des photos d'identités de sa famille singe et de sa "famille" humaine). Est-ce de la conscience de soi, ou les bébés sont ceux de ses camarades qui ne marchent pas encore (comme son cousin de 4 mois et demi), mais qu'elle n'a pas encore eu bien le temps de côtoyer. Bref, la maman du bébé est très occupée, donc elle n'a que "juste un petit peu" de temps à consacrer à son aînée, qui commence, à la faveur de cette grande occasion, à s'autonomiser "juste un petit peu". C'est complètement kawaï. 
*Derniers livres achetés, ou récupérés dans la prodigue "boîte" : 
-Les étrusques, grand livre illustré, les photos ne sont pas très réussies, et nous avons déjà pas mal de guides, entre autres depuis l'exposition qui s'est tenue à Paris vers 2016, mais à l'occasion de celles sur "les Royaumes oubliées" au Louvre (mais qui concerne les Hittites), c'est toujours l'occasion de leur faire honneur.  
-Troisième Personne, Valérie Mréjen, j'avais complètement oublié ce petit livre qu'il m'avait offert et où il est question d'une naissance, mais malgré sa brièveté, je n'arrive pas trop à me lancer, à cause d'un besoin de lire des choses un peu extérieures à la maternité. Ce qui explique sans doute que je n'ai pas non plus ouvert depuis des mois l'apparemment best-seller espagnol Dormir sans larmes, sur lequel je misais pourtant gros (justement recommandé par la mère de la copine croisée hier soir au parc) ! 
-La langue géniale (9 bonnes raisons d'apprendre le grec), Andrea Marcolongo, pas ouvert, mais "une féé philologue nous enchante" Lucien d'Azay (un ancien de la RLL ?), et "Comprendre le grec a toujours été pour elle le problème à résoudre et elle lui a dédié une bonne partie de ses nuits d'insomnie". 
-Eloge de Paris, Maël Renouard. Je n'ai pas regardé s'il avait été imprimé à Rezé, comme La réforme de l'opéra de Pékin (Edit : mais La civilisation du poisson rouge, si). Je ne reconnais pas d'où est prise la photo de couverture, mais comme c'est sur une île parisienne (quelque chose qui serait imposant comme la chancellerie, mais que je ne reconnais pas. Je ne (re)connais rien de Paris), d'où étonnamment, il n'y a pas vraiment de panorama, on a l'impression que c'est pris après ce qui aurait pu être la destruction totale de ND. Le copyright date d'avril, quoi qu'il en soit, il y a un passage sur Ceci tuera cela et la photographie, qui évoque aussi beaucoup l'assez bouleversant passage de Synonymes devant la Cathédrale (1) trop beau pour lever les yeux 2) faux tirs de mitraillette sur la façade (contrechamp d'une photo des Cahiers du cinéma, p. ?, numéro ?). La stupéfaction à l'annonce de la fermeture de la poste du Louvre semble également universelle. Imagine un nouveau Bouvard et Pécuchet, mais un roman récent a adopté ce titre, je crois, ou quelque chose comme ça. Et rappel de la troisième île parisienne. D'où la confirmation de l'envie récente de relire du Modiano, que j'ai longtemps pris, sûrement à tort, pour du divertissement.  
-Bonjour Tristesse, je vais enfin avoir lu ce livre sur lequel je retombais régulièrement depuis le lycée, et qui me faisait le même rendez-vous manqué (on comprend pourquoi, malgré la différence des genres) que Tristes tropiques. Il y a d'ailleurs quelques passages amusants sur la révision de Bergson à l'occasion du rattrapage du bac philo en septembre. C'est un livre très rohmérien je trouve, un genre de Pauline à la plage/Conte d'Eté à Saint-Tropez, et on imagine bien Cyril en Pascal Greggory/Melvil Poupaud. Faudrait-il aller jusqu'à faire d'Anne une Arielle Dombasle ? Je m'étonne que ce roman si photographique et lumineux n'ait jamais été adapté (peut-être que je n'en sais rien) malgré (deux ?) biopics ? (sans (?) compter la pièce de Caroline Loeb, qu'il faudrait voir par ailleurs de voir dans les films de Virginie Thévenet). 
-Risquer la liberté : Vivre dans un monde sans repères, Fabrice Midal : Le livre de développement personnel dont j'imagine, à la faveur du titre, qu'il va me sauver la vie. Comme Brétécher qui nous soulage de nous confirmer que "la fesse ne remuscle jamais", le livre ne nous promet rien, mais nourrit la réflexion de rapprochements entre Nietzsche, Rilke et un moine bouddhiste, avec également de joyeuses références à Chrétien de Troyes. Plus qu'un guide supplémentaire d'introduction à la méditation (que je ne trouverai jamais le temps ni la disponibilité d'esprit de pratiquer), il faudrait prendre en notes certains développements pour d'autres usages. En moins original, érudit et décroissant (même si), que l'hyper feel-good anarchiste Vivre libre dans un monde absurde, il y a le même éloge du Moyen-Age qui évoque les travaux de Sahlins Age de pierre, âge d'abondance (pas lu) ou Etat de nature (ou nature humaine ?), je ne me souviens plus (commencé), évoqué également dans un petit livre d'un documentaliste, acheté à Nuit Debout, Le travail : histoire d'une idéologie, qui se réfère beaucoup à ses travaux, ainsi qu'à Ellul. A propos d'Etat de nature, c'est (également ?) le titre d'un des derniers ouvrages publiés Aux Forges de Vulcain, la relativement récente maison d'édition dont j'achète les livres surtout par admiration pour son fondateur dont, par une connaissance commune, je peux lire les posts sur fb, qui sont un régal d'esprit en particulier les #fails du jour, et dont j'attends impatiemment qu'il s'auto-édite au plus vite. Mais je dois reconnaître une certaine déception quant à ses romans (mais c'est difficile à dire, j'en ai commencé peu, et terminé aucun), j'y vois un problème de rythme, cela semble très lent pendant l'essentiel de l'ouvrage, et il y a des switchs finaux (pour les deux dans lesquels je suis allée le plus loin, cet Etat de nature justement, presque terminé, et son titre-phare si j'en crois son succès (et ses (?) prix). Je pourrais qualifier cela de netflixisation de la littérature, pour parler comme ma conscience morale n°2, après lui, si justement, outre le renversement final, la question du rythme n'était pas ce qui, à mes yeux, manquait à ces deux ouvrages. Mais, il faudrait alors peut-être plutôt parler de netflixisation du lecteur, plutôt que de l'ouvrage. Mais pour avoir parlé d'Etat de nature à une autre admiratrice, rien de mes critiques ne semblait fondé à ses yeux, et j'ai également lu sur fb son éminent commentaire de l'ouvrage. J'ai aussi commencé Super normal, ça m'avait bien plu (mais il s'agit "seulement" d'une traduction) et j'ai plusieurs fois offert Et nous abattrons l'arrogance des tyrans, dont le titre, allez savoir, m'a beaucoup hanté, mais il se trouve que comme l'ouvrage semblait se vendre comme des petits pains, je ne l'ai toujours trouvé qu'en un exemplaire, et n'ai pu donc l'acheter aussi pour moi. C'est amusant comme coïncidence, les deux ouvrages sont sortis quasiment en même temps, et semblent suivre plus ou moins le même fil narratif : une jacquerie conduite par une femme. J'avais trouvé qu'on ne croyait pas aux personnages d'EN, mais cette connaissance a témoigné de façon très convaincante du contraire dans ce post dont je parlais. Le livre me fait penser à un premier prix de concours général, et ce critère m'aurait suffi à crier au génie il y a quelque temps, mais là, au contraire, ça me semble trop sec. Les scènes d'amour que j'ai l'impression de lire sous la plume d'un khâgneux me semblent sonner trop faux. Mais il y a une idée que j'ai beaucoup aimé, c'est celle du philosophe-écologiste-hacker (Edit : j'ai un moment penser voter Pirate aux Européennes], je lui trouve beaucoup d'avenir, et d'une manière générale, c'est vraiment ce à quoi j'aimerais m'intéresser (le numérique révolutionnaire (dont je viens d'en apprendre plus dans La civilisation du poisson rouge), mais ce que je ne ferais sans doute que remettre à plus tard, faute de temps, de compétence et d'énergie (comme, dans le même ordre d'idée, l'inscription à Ars industrialis, l'association de B. Stiegler, dont il faudra que je me souvienne de la lecture de Prendre soin des jeunes et des générations. J'ai réservé à la bibliothèque Passer à l'acte (commencé, jamais terminé). Voir aussi les formations du Cnam, il y en a quelques-unes, je crois, qui tourne autour des ces questions, plus ou moins. Pour revenir aux forges, de toute façon, je ne suis pas du tout un bon public en littérature, et j'en lis très peu, ce n'est jamais ce qui m'attire le plus en librairie, et je ne suis pas du tout fière d'être attirée spontanément par des titres sans doute beaucoup plus commerciaux. 
-Un autre regard sur le climat (bd), Emma, la blogueuse de la géniale charge mentale. L'avantage est que c'est bref, très didactique, donc un vrai atout de vulgarisation et qui déconstruit même certains discours écologistes (il faut réduire ses déchets - ok, mais 71 pour cent des émissions sont produites par moins de cent multinationales - j'ai lu récemment que ce n'était même qu'une vingtaine). Et, pourtant (est-ce comme un effet d'accoutumance d'un lectorat conquis et jamais en état de satiété ?), j'ai été un peu déçue, j'ai trouvé que certains passages étaient trop rapides, mais il faut dire que je suis vraiment lente à la compréhension, et que j'ai toujours besoin de toutes les médiations pour "conscientiser" une idée. [Edit : je l'ai décidément jugé trop sévèrement. En fait, deux passages me reviennent sur des choses que j'ignorais, qui ne sont pas du tout négligeables et qu'elle a le mérite de faire connaître : 1) le fait que les réseaux de tramway (et de trains ?) qui existaient aux USA ont été démantelé par le cartel (je ne sais pas si c'est le terme qui s'applique) entre GM (Général Motors et deux autres gros fabricants automobiles dont je ne me souviens plus de la marque) pour s'assurer le tout-voiture. Je savais que le réseau ferroviaire y était très peu développé, mais j'ignorais que cela avait été intentionnel. Elle explique que seul Sans Francisco a résisté à ce démantèlement. Ils sont toujours là pour donner l'exemple, comme j'ai appris récemment aussi qu'ils avaient refusé une application de reconnaissance faciale par je ne sais quelle institution. Cela me fait penser à ce qui se produit aussi en France depuis quelques temps : on supprime toutes les petites lignes ferroviaires... et on prétend faire de la lutte contre le dérèglement climatique la première des priorités... Damned. Voir aussi la séquence bref de France cul d'Aurélien Barreau, qui a dû être vue plus d'une centaine de milliers de fois. Pourtant, je suis habituée à l'écouter, mais à chaque fois, j'apprends des choses nouvelles, et je suis encore plus révoltée par l'état de la situation (la situation des poissons dans les filets de pèche, qui, telle qu'il la décrit, ressemble à un film d'horreur. [Edit : je viens d'acheter son petit manifeste, que je ne connaissais pas, mais sur lequel je suis tombée à la librairie, qu'il explique publier à la suite de l'appel des 200 personnalités - avec Juliette Binoche - publié en septembre dans Le Monde, et qui a commencé à faire beaucoup parler de lui. Il est beaucoup plus informé que le discours de Gretha Thunberg prononcé à la dernière Cop qui enjoint les présents à agir pour de bon, mais qui ne se base sur aucune donnée scientifique - le contexte expliquant très certainement que cela aurait été superflu dans une rencontre dont les participants allaient en être abreuvés - mais c'est un peu la limite de la diffusion de l'exercice pour le grand public, car cela reste assez abstrait - même si on ne doute pas du tout de la nécessité de son message. A propos de la Cop, Barreau remarque avec bon sens le non-sens de servir des repas carnés pendant le sommet]. Pour revenir à Emma, j'avais vu accrocher à la porte de plusieurs écoles de mon quartier le passage de son blog sur la loi Blanquer. C'est le moins convaincant des trois (charge mentale-réchauffement-école de la confiance) que j'ai lu, et pourtant, je ne suis pas du tout acquise à la réforme. Mais, dans sa façon de l'expliquer, je ne vois pas clairement ce qui est scandaleux (comme c'est le cas pour la prise en charge de la charge mentale ou du réchauffement), en dehors de l'article 1 (suppression de la liberté d'expression des enseignants, qui à lui seul aurait dû faire descendre le million d'enseignants de l'EN dans la rue) dont on voit qu'elle s'étend aussi aux journalistes (affaire Benalla, vente d'armes). Mais, en dehors de cela, rien de très clairement inquiétant (pour l'instant). Ce devrait sûrement l'être, mais les choses n'étant pas chiffrées, on ne comprend pas bien les enjeux. Mais cela s'explique peut-être par la nature de la loi elle-même qui est très floue, et qui permet donc à la fois d'éviter des critiques vraiment fondées, tout en se permettant des applications éloignées de la lettre de la loi, tant cette "lettre", ne semble pas explicite, ce qui est bien le pire écueil pour une loi (mais sans doute pas pour une politique, il est d'ailleurs dit qu'il faudra appliquer "l'esprit de la loi"...). Disons que, comme l'a suggéré le père d'un camarade de Ménon (une des façons qu'à Philharmonie de nommer son sibling), la réforme de l'accueil de la petite enfance semble beaucoup plus clairement inacceptable. Et je ne savais même pas, et ne comprends pas pourquoi d'ailleurs, c'est une émanation de la loi Blanquer, en quoi une crèche relève-t-elle de l'EN ?). Notons qu'Emma sera présente à une rencontre le 6 juin, dans je ne sais plus quelle bibliothèque de la ville de Paris, malheureusement je ne crois pas pouvoir y aller en raison d'un conseil de classe ce jour-là (en plus c'est un jeudi !! (jour où je ne suis pas au lycée, or, une fois encore, puisqu'il y a eu le concours des talents samedi et la réunion pédagogique lundi, la loi s'est vérifiée : je tombe malade dès que ma présence au lycée excède mes obligations de service (je rentrais systématiquement avec de la fièvre les samedis des journées portes-ouvertes d'un de mes précédents lycées, mais peut-être cela s'explique-t-il parce que l'établissement, comme cela arrive, éteignait le chauffage le week-end (et que nous étions en mars). 
-Le syndrome de l'imposteur : parcours d'une interne en psychiatrie (bd), Claire Le Men, il faudrait lire ce livre, mais comme il n'est sûrement pas feel good, je retarde le moment de le faire. 
-Cadence, Jacques Drillon : l'ouvrage est sous-titré "essai autobiographique" et, par rapport à ce que je disais du rythme, on peut peut-être dire qu'ici, la question est prise particulièrement au sérieux. Est-ce cette lecture qui m'a incitée à me remettre au blog (en particulier parce que je ne vois pas d'autre forme qu'il pourrait prendre que celle-ci) ? En tout cas, il y aurait beaucoup de passages à souligner, de suggestions de lecture, de poésie, de musique, il y a quelque chose du Lièvre de Patagonie dans cet ouvrage, même si c'est plus provincial et moins sensible politiquement : l'installation chez les de Wendel n'est pas la rencontre avec Israël, mais c'est particulièrement raffiné et c'est un orfèvre de la langue. Il y a aussi des propos évocateurs sur l'enseignement. Comme je n'ai l'habitude de lire que des choses faciles (je ne sais pas si c'est l'âge, le manque de temps, la paresse ou tout cela à la fois), mais c'est une exigence à laquelle je ne suis pas (plus ?) habituée. Il y a tout ce passage sur le fait que le pied d'une chaise doit être bien fait. Il insiste, il doit être bien fait pour lui-même, et non pas en vue d'autre chose (profit, admiration, confort, ou je ne sais quoi d'autre), comme dans la distinction d'Aristote entre les activités qui ont leur fin en soi (la promenade) et celles qui ont leur fin en autre chose (la prise de médicament). Ce passage a également été relevé dans une des critiques que j'ai lue de l'ouvrage, mais j'y vois comme un impératif catégorique appliqué apparemment improprement à un objet technique, et que je partage (à mon goût trop solitairement) tout à fait. J'ignore s'il est aussi question de ce genre de choses dans : 
-La vis solide (ah ! ah ! je laisse le lapsus calamiti, tant il semble ici approprié), en fait la vie slide (deuxième lapsus, d'un autre âge plus technologique cette fois), pour La vie solide (ça y est !) , d'Arthur Lochmann, ancien étudiant en droit et en philosophie devenu charpentier, et que j'ai eu l'impression de trouver comme une pépite quelque temps après ND, car il n'était pas spécialement en évidence dans la librairie, alors que, depuis je l'ai vu en vitrine de plusieurs d'entre elles. L'auteur a, semble-t-il, eu un sens particulier de l'à-propos, en le publiant en janvier. Je ne l'ai pas du tout terminé, mais le passage sur la place du savoir de la main (pour reprendre un titre de Sennet), dans la compréhension de la maîtrise technique, en vaut à lui seul la lecture. C'est sûrement un critère un peu confus, mais l'idée que l'ouvrage devrait changer quelque chose des cours, en justifie la lecture. 
-Le discours, Fabrice Caro : sur le discours commandé par son beau-frère et sa mère, si je me souviens bien, à l'occasion du mariage de sa soeur. Je ne peux pas dire que je suis une inconditionnelle de ses bd, mais certains passages de Zaï zaï zaï zaï sont hilarants (ceux sur le prétendu complot juif en particulier, du genre : carte de fidélité-fidélité-adultère-terre-torah-juif et un autre) et, d'une manière générale, il est au plus près des dérives politiques et sociales contemporaines, mais comme c'est sur le ton du non-sense (que je n'apprécie sûrement pas à sa juste valeur en raison de ce que je disais de mon besoin de médiation et de littéralité), je n'ai pas pu pleinement apprécier l'ouvrage, car je ne parvenais pas à clarifier complètement les analogies qui y sont immanquablement à l'oeuvre. Mais c'est certainement très brillant. Dans le roman, il y a aussi le procédé de répétition, mais sur le plan de la narration, et non pas du dessin, quelque chose à la Queneau, mais, l'aspect d'exercice lasse aussi un peu la lecture-zapping que je pratique sans l'avoir choisie (Edit : mais que je comprends mieux à l'aune de La civilisation du poisson rouge, décidément, j'en fais, sans le vouloir, une référence paradigmatique), mais qui semble correspondre à la (l'in)capacité de mes facultés mentales : je lis comme on consulte fb et twitter (ceic explique cela), dans un trouble de l'attention qui s'aggrave. Il y a aussi qu'avec les mômes, on est toujours dérangé, et déplacé, on ne cesse d'être accaparé à droite à gauche dans la maison. Il y a donc un certain nombre de situations où je suis coincée quelque part, et, s'il n'y a pas un livre sous la main, je me sens désoeuvré (en berçant le bébé ou en l'allaitant, le plus souvent), si bien que l'éparpillement de toutes ces lectures possibles aux quatre coins de l'appartement permet d'avoir toujours quelque chose sous la main (ce qui remplace la consultation incessante du téléphone). C'est aussi ce qui explique ma réticence à l'égard des textes longs, car, comme je lis en pointillé, commencer Infinite Jest, ou les Furtifs (comme cela m'a semblé intéressant) risquerait de m'engager dans une lecture sans fin, et j'ai aussi envie d'éprouver ce moment qu'on peut maîtriser les lectures en les terminant. 
-Les indélébiles, Luz (bd) : mon rapport à ce livre en précède sa réception. Au courant du mois de décembre, je suis allée à la Fnac Saint-Lazare, je ne sais plus trop à quelle occasion, et je suis tombée sur le livre. J'étais tout heureuse de me dire que c'était le cadeau idéal à offrir à un des membres de ma famille dont j'avais la certitude que cela ne pourrait manquer de lui plaire. Evidemment, ce livre intéresse sans doute beaucoup de monde, et l'hommage qu'il constitue devrait l'expliquer, mais il y avait au moins une autre raison pour que ce choix s'adresse en particulier à ce membre de la famille et non pas un autre. Ce qui a été également amusant comme coïncidence ce jour-là, c'est que j'ai reçu un mail de sa petite-amie qui ne l'avait rencontré que récemment, et qui voulait que je lui conseille pour un cadeau. Egoïstement, j'ai voulu garder cette idée que je considérais comme parfaite pour moi, et je me suis contentée d'un laïus sur l'idée qu'un cadeau devait être personnel, et que je ne pouvais donc pas la conseiller. Par ailleurs, il y avait ce jour-là à la Fnac, un biopic en bd d'Hannah Arendt. Je ne me la suis pas achetée en étant sûre qu'elle ferait partie de mes cadeaux de Noël, et ça n'a pas manqué, j'en ai été bien heureuse ! Mais, voilà que Noël se rapproche et que je retourne à la Fnac (pas dans la même, ceci expliquant peut-être cela), et mon idée si évidente m'a complètement échappé (ce qui nourrit, entre autres nombreux épisodes de ce genre, ma terrible crainte de l'Alzheimer, d'où aussi la nécessité du blog, quand j'aurai oublié jusqu'au nom des lectures, comme cette bibliothèque américaine qui se demandait pourquoi dans un certain nombre de ses ouvrages, la chiffre 7 de cette même page était toujours entourée d'un cercle, et qui a fini par comprendre que c'était une dame âgée qui prenait cette "précaution" pour ne pas risquer d'emprunter deux fois le même ouvrage. Et ce symptôme a l'air fréquent car j'ai été témoin, l'autre jour, à la bibliothèque, de la demande d'une dame également qui voulait savoir si étaient enregistrés sur son compte tous ses derniers emprunts pour être sûre de ne pas réemprunter un ouvrage qu'elle aurait déjà lu). Finalement, j'ai pris le dernier ouvrage de B. Stiegler, au nom quasiment à peine moins réac que "c'était mieux avant" (mais je ne m'en souviens pas, et pour cause !) au sommaire imbittable - Stiegler semble avoir des intuitions géniales, mais qu'est-ce qu'il est jargonneux - et c'était un titre moins amusant que Dans la disruption (La civilisation... cite justement sa définition de la disruption) ou quelque chose comme ça (cela me fait penser que les deepfake sont un comble de disruption, et qu'il faut que j'en fasse un traitement l'an prochain dans mon cours sur la vérité) ou un autre sur la folie contemporaine, je ne sais plus comment s'appelle-t-il, mais ce doit bien être quelque chose du genre : "Le-risque-de-la-liberté-Comment-être-libre-dans-un-monde-absurde" en plus descriptif que normatif. NB : Je savais A. Lancelin incompétente (le coup du "qui-c'est-Quyle?") et sa sortie sur les GJ, dont je ne me souviens plus précisément, mais qui était complètement idiote, mais dans son itw de BS au Média, même si elle a le mérite de le recevoir pendant 1 heure, elle lui pose des questions complètement plates n'allant pas au-delà de l'imprécation. Rien, dans son propos ne témoignait du fait qu'elle n'ait lu le livre, si ce n'est des citations qu'elle reprenaient et qu'elle soumettait au commentaire de B.S, mais il aurait été beaucoup plus intéressant qu'elle lui demande de clarifier un certain nombre de propos, ce qu'elle se refusait peut-être (sans doute ?) à faire pour ne pas donner l'impression que le texte était difficile à comprendre. Mais il l'est sûrement, et cela fait partie de son travail. Comme je partage sûrement une sorte de critère existentialiste d'authenticité, je l'ai trouvée mauvaise (Edit : j'apprends quelques jours plus tard qu'elle est en train d'être licenciée  du Média. J'ignore si c'est en raison de cette mauvaise itw !).
Bref, j'espérais sans doute que ce parent se coltinerait l'effort que je n'aurais pas fait dans l'immédiat de lire l'ouvrage censé donner un sens au monde comme il ne va pas. Mais voilà où l'on revient à l'épisode de la réception de la bd de Luz, puisque justement il me l'a offerte, lui, pour Noël ! Sans doute aussi en vertu de ce qui s'apparente à la pseudo-loi des un an et un jour des objets trouvés : il est à vous si personne ne le réclame d'ici-là, à sa sauce : "tu te souviens du cadeau que je t'avais offert pour ton anniversaire l'an dernier ?"... Bref, j'ai été frustrée de ne pas réaliser le potlatch neutre : l'échange parfaitement réciproque, car 1) c'était déjà arrivé une fois à Noël avec la bd Une vie dans les marges, finalement jamais lue et toujours sous blister (mais dont je note qu'elle a le même objet que celle de Luz : la création d'une bd/revue de dessins...2) ça aurait attesté comme mon cadeau aurait été particulièrement bien trouvé.
Mais c'est aussi une histoire de cadeau réciproque dont s'est félicité un couple que j'adore (on ?) justement détester en ne manquant pas un de leurs posts sur la toile (surtout à leur grande époque, celle aussi de la ligue du Lol...) quand le mari se félicitait (comme souvent) qu'ils étaient vraiment fait l'un pour l'autre avec sa femme puisqu'ils s'étaient tous les deux offerts C'est toi, ma maman, le roman graphique d'Alison Bechdel. Et ce parent m'a justement raconté cette histoire quand je lui ai prêté le livre (moins bien dessiné que Fun home (j'ai d'abord écrit homme;-) mais le sujet s'y prêtait moins car l'obsession de l'aménagement de sa maison ne pouvait que promettre de beaux rendus. Mais, ce qui est passionnant dans celle-ci, c'est la lecture de Winnicott, et d'autres références, comme celle souvent rencontré d'Alice Miller (Le drame de l'enfant doué, ou quelque chose comme ça dans la traduction française, mais si j'ai bien compris, qu'il faut plutôt comprendre comme le drame de l'enfant hypersensible) et cela a encore ouvert des abîmes de réflexion avec l'idée qu'il faudrait aussi avoir lu tous ces ouvrages, même si la psychologie était le champ le plus facile à exclure d'emblée, pour ne pas perdre du temps avec les vrais livres. 
Sinon, sur le Luz, c'est bouleversant. Je ne sais pas si c'est ce qui m'a fait en interrompre la lecture, avec l'idée qu'il fallait reprendre son souffle entre deux plongées dans ce qui touche tant au coeur (pour reprendre la poignante phrase de Hollande, "Paris a été attaqué en son coeur", à propos du 13 novembre, plutôt) ou est-ce (aussi ?) parce que je trouve son dessin éprouvant (comme ce qu'il raconte), on est pris dans un tourbillon, ça demande justement un peu trop d'attention quand on se sent, comme c'est le cas, assez fatiguée par le quotidien (la honte : dire, je ne lis pas ce chef d'oeuvre, parce que, vous comprenez, je suis un peu trop fatiguée...), et les insomnies qui le ponctue, du coup, comme il en a été question, c'est l'attention qui flanche. 
-A propos de psychologie, mais qui n'en est pas vraiment, et même s'il avait évoqué le livre devant moi, comme je fus heureuse de le "retrouver" dans la bibliothèque d'un ami, tant la lecture de ce livre me sembla urgente pour mon équilibre personnel. Il s'agit d'Agacements du sémillant sociologue Jean-Claude (par Jean-Paul) Kaufman, dont j'ai vu (sans les écouter) qu'il publiait désormais des vidéos beaucoup plus politiques : les deux semblaient tenir des propos contradictoires : 1) "Comment les trolls signent la fin de la démocratie" ou quelque chose comme ça et 2) je ne sais plus du tout quoi, mais c'était beaucoup plus optimiste (quelque chose anti-collapsologie ou dans le genre), c'est sur le huffington post. A propos de collapsologie, il y a l'immanquable : 
-Une autre fin du monde est possible, Pablo Servigne, Raphaël je ne sais plus quoi, et Gauthier quelque chose aussi que j'ai oublié. Le titre m'amusait depuis longtemps dans les couloirs du métro, car je le trouvai particulièrement spirituel. J'en ai lu une partie au cours d'une insomnie, et, comme souvent, je ne l'ai pas repris depuis. Mais peut-être est-ce parce qu'il m'a rassuré sur deux points : il peut être rationnel de continuer à faire des enfants, même dans cette situation d'effondrement (parce qu'ils semblent convaincus que ça ira jusque-là) et qu'on peut s'en remettre ;-). J'avais aussi prêté plusieurs fois attention au titre précédent, sans jamais l'acheter.
-A propos du 13 novembre, pour y revenir, il y a aussi le Comme à la guerre, de Julien Blanc-Gras. Ce qui me semblait particulièrement destiné, dans cette lecture, c'est qu'elle répondait à deux de mes préoccupations essentielles du moment : la maternité et le deuil et l'angoisse éprouvée après 2015. Ce n'est pas comme si c'était un sentiment nouveau, bien sûr, mais je crois que je peux quand même inscrire assez clairement la période la plus insouciante de ma vie comme étant celle s'étendant de 2009 à 2015. 2009 fut particulièrement exceptionnelle si bien que ce fut concrètement celle de l'expérience de l'argument du rêve dans le doute cartésien. Je n'avais jamais senti la réalité tellement adéquate qu'il me semblait que je ne pouvais absolument pas la distinguer de ce qui aurait été un rêve heureux. J'avais déjà fait l'expérience de l'argument du rêve, mais avant de le connaître, à l'âge de 6 ans (peut-être est-ce qui a décidé de ma vocation ?, si seulement le mot "vocation" est approprié...ce qui est une autre histoire). J'avais toujours l'angoisse d'être dans un rêve et non pas dans la réalité, et je me répétais cette question sans cesse, jusqu'au jour où, entendant à la radio ou à la télévision le nom de Poniatowski, je me suis dit que ce nom était si compliqué que je ne pourrais l'avoir inventé et qu'il attestait donc que je ne rêvais pas. Je me souviens de manière particulièrement concrète comment je me répétais à l'envi, comme le mot qui guérit, "Poniatowski !", "Poniatowski !" en montant les escaliers de la résidence des Yvelines de mes grands-parents. Je sais à peine davantage de qui s'agit-il aujourd'hui, mais je lui suis très reconnaissante d'avoir porté ce nom, à cet âge pour moi si exotique et ayant en même temps quelque chose de si incantatoire qu'il m'épargna de plonger dans des abîmes de doutes. Chez Descartes, l'argument de Poniatowski comme je l'appelle depuis ma lecture des Méditations, est connu sous celui de "l'argument de la perfection", et, en l'espèce, l'analogon de Poniatowski n'est personne de moins que Dieu himself. L'idée de Descartes est qu'un être ontologiquement imparfait (en l'occurrence, lui) ne peut avoir l'idée du parfait, c'est donc que Dieu lui a mis cette idée dans l'esprit, et que la transcendance existe vraiment - même si elle n'est pas nécessaire au Cogito, si bien que nos deux arguments ne sont pas exactement symétriques. Je ne m'en étais donc jamais fait la réflexion, mais il se peut finalement que Poniatowski occupe une place à mi-chemin entre le malin génie et le Dieu des philosophes.
Bref, tout cela pour dire qu'à la suite de cette deuxième incursion du rêve dans la réalité, mais dans un sens beaucoup plus heureux que la première fois, qui dura quelques mois, peut-être du début de l'année jusqu'à l'été environ, il y eut une autre année très faste, en 2012, qui fut plutôt celle des succès, mais quand j'y repense, le sentiment d'irréalité réapparut, à la naissance de Ménon, quand je ne pensais pas mériter ce cadeau incroyable. Ensuite, le "quotidien a un peu repris le dessus", comme on dit et évidemment, avec les obligations d'une vie de famille, mais jusqu'en 2015, cela était resté dans un climat de sécurité que je n'avais jamais connu auparavant, sauf au deuxième mois de vie de Ménon où, comme il semblait toujours avoir le regard fuyant, et que j'avais lu cette sentence irrévocable sur le carnet de santé "à deux mois, votre bébé vous regarde en buvant son biberon" et que Ménon semblait au contraire vouloir se dévisser la tête en la tournant dans l'autre direction plutôt que de m'adresser un regard, j'ai commencé à m'affoler très vite. Mais j'ai été complètement rassurée un peu avant Noël pour ses trois mois. Etonnamment, il a eu des problèmes de santé (réels) au cours des deux premiers mois (l'un conduisant à une opération quelque mois plus tard), et pourtant je ne m'en suis jamais vraiment inquiétée. Tant que l'on ne m'annonçait pas qu'il avait une leucémie, je ne voyais pas pourquoi s'inquiéter pour des pathologies (rapidement) soignables. Pourtant, il s'agissait d'une bronchiolite, et j'aurais pu craindre un arrêt respiratoire ou quand il a eu sa ponction lombaire et que l'équipe a refusé que je l'accompagne. Le plus difficile avait été à cette période de rentrer seule à la maison un soir, pour y passer la nuit pendant qu'il le veillait, alors que je l'allaitais encore, pour ne pas avoir (ou donner ?) le sentiment de m'approprier Ménon et d'exclure son père. Je suis rentrée la mort dans l'âme, je compromettais un allaitement déjà compliqué, ce que je n'aurais jamais fait pour mon deuxième enfant, ayant pris (un peu trop ?) confiance en moi. Pour la deuxième affection, au deuxième mois, il n'y a qu'un moment où j'ai été inquiète, et, encore, nous étions à l'hôpital, donc Ménon a tout de suite été pris en charge mais je ne sais pas (et ne veut pas y penser - contradiction performative) ce qui se serait passé si c'était arrivé à la maison - après une prise d'antibiotique, il s'est mis à convulser. Je suis allée signaler qu'il ne semblait pas bien (mais je savais à peine ce qu'était des convulsions et donc je ne me rendais pas compte du sérieux de la chose, même si, heureusement, j'ai pensé à le signaler), et là les personnes présentes ont semblé s'affoler très vite, ils l'ont allongé et fait une piqûre d'adrénaline. Je le regardais bien dans les yeux pour lui faire comprendre qu'on était là, que tout se passerait bien, qu'il ne fallait pas qu'il s'inquiète, mais il fuyait systématiquement mon regard pour accrocher celui de son père qu'il devait trouver beaucoup plus rassurant. Et à l'occasion de la peur de l'autisme, la pédiatre m'a fait agréablement remarquer cela : il n'y a que vous qu'il ne regarde pas dans les yeux, moi, il me regarde tout à fait dans les yeux ! C'est drôle, parce qu'aujourd'hui encore, il me reproche de froncer toujours les sourcils, pour un rien (quand je lui brosse les dents par exemple, il n'en voit pas du tout l'utilité - il me reproche aussi parfois de dire des gros mots quand je lui brosse les dents, alors que cela ne lui semble pas être une situation particulièrement stressante). Mais il a remarqué quelque chose qu'il trouve particulièrement dérangeant, à savoir que même quand je semble détendue et que je m'adresse à quelqu'un, même en lui souriant, je fronce les sourcils et il dit que c'est déstabilisant pour les gens puisqu'il ne savent pas très bien comment prendre les choses, est-ce de la bonne humeur ou est-ce que j'ai l'air particulièrement contrariée de devoir leur adresser la parole... J'ai pourtant fait l'expérience, il est anatomiquement impossible de sourire et de froncer les sourcils en même temps ! Ce qu'il prend donc pour un froncement de sourcils doit seulement être la marque des rides qui reste désormais figée quelque soit l'expression. En tout cas, aujourd'hui, j'aurais été beaucoup plus inquiète pour un certain nombre de choses si nous avions dû passer autant de temps à l'hôpital que la première fois (maladies nosocomiales etc, je viens d'ailleurs de lire qu'une femme a dû être amputée des deux bras et des deux jambes après une infection contractée à l'hôpital (et ce n'était pas dans le nouveau détective, ou le gorafi !), après le gros stress que j'ai vécu quand Ménon m'a appris qu'une de ses camarades n'était pas revenue à l'école parce qu'elle était en chaise roulante (on a fait de la casuistique à la maison pendant plusieurs jours - je ne sais pas si le terme est approprié - ça n'avait rien à voir avec Vincent Lambert - pour savoir si chaise roulante voulait dire juste casser quelque chose (mais alors pourquoi n'était-elle quand même pas revenue à l'école avec ?) ou si elle était désormais devenue paraplégique. Quand je me suis souvenue que son père faisait du scooter et l'accompagnait à l'école avec, si je ne me trompe pas, j'ai eu les plus vives inquiétudes. Cette camarade est particulièrement petite et chétive, et elle porte aussi des lunettes - l'imaginer en plus diminuée au point d'être clouée pour le reste de ses jours dans un fauteuil roulant (même si je me souvenais qu'un de nos élèves, très lourdement handicapé, venait de s'absenter pour une opération qui lui rendrait peut-être la possibilité de marcher, et que j'essayais de m'en convaincre) me retournait le coeur. Edit : tout va bien (si l'on peut dire), elle n'a "qu'" une double fracture après une chute en trotinnette ! 
*Nouveaux mots et nouveaux faits de Philharmonie : 
Le critère de la pédiatre pour parler de mots est qu'ils soient compris par tout le monde, mais je doute que ce soit le cas avant un certain temps, et on ne peut cependant pas nier qu'ils soient signifiants et identifiables par nous. 
-atchoum
-attention
-bavoir
-tétine
-chat
-escargot
-crocodile
-le lait
-l'eau
*mots plus anciens : 
-bébé
-poupée
-(b)anane
*Phrases :
-je veux ça
-c'est terminé (à la crèche, à propos du biberon), et la puéricultrice nous a adorablement mis un mot dans son sac pour nous raconter l'épisode, parce que c'était la baby-sitter qui est venue la chercher. 
-qu'est-ce que c'est (quéqué) ? Déjà dialecticienne...
*Rituels : elle va jeter quelque chose à la poubelle (je croyais qu'elle savait reconnaître ce qui devait être jeté, mais hier son père a retrouvé ses clés et la montre de Ménon dedans...)
-elle dit miaou quand on quitte l'appartement car elle voit le paillasson du voisin sur lequel est dessiné un chat.
Elle a un petit palmier pour ne pas avoir les cheveux qui lui cachent les yeux. En général, c'est sa baby-sitter qui le lui fait (ou une dame de la crèche), nous ne nous ne y sommes pas encore essayé avec succès. 

lundi 10 avril 2017

10 avril 2017

http://abonnes.lemonde.fr/sciences/article/2017/04/10/chronique-sondages-et-intervalles-de-confiance_5109015_1650684.html

http://abonnes.lemonde.fr/culture/article/2017/04/10/la-selection-musicale-du-monde_5108657_3246.html

http://www.huffingtonpost.fr/emeric-brehier/election-presidentielle-2017_a_22033222/

http://abonnes.lemonde.fr/campus/visuel/2017/04/06/mon-volontariat-international-m-a-depouillee-de-mes-certitudes_5107006_4401467.html

http://www.hellocoton.fr/tarte-au-citron-vegan-23675238

http://www.bfmtv.com/politique/sondages-desormais-teste-au-second-tour-melenchon-est-donne-gagnant-face-a-le-pen-1139366.html

http://sciencepost.fr/2017/04/litterature-ancienne-pourrait-aider-a-predire-prochaine-grande-tempete-solaire/

https://comptoir.org/2017/04/10/jean-claude-michea-le-concept-marxiste-de-lutte-des-classes-doit-etre-remanie/

http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20170407.OBS7723/non-l-ecole-francaise-n-aggrave-pas-les-inegalites-sociales.html

Quelle était la proba qu'un vlog fait par une contrepartie de Phersv parlât des deux choses qui nous occupaient le plus Mellon et moi pendant cette première semaine de vacances ? Les shtroumpf et les biostatisitques ! Or, un prof de philo meinongien, qui a fait sa thèse avec Nef sur ce qui n'existe pas, qui se fait appeler Mr Phi, a fait un vlog sur la loi de Bayes pour mesurer la proba de contracter la schtroumpfite ! En +, Phersv me dit qu'il s'agissait du schtroumpf noir (comme paradigme du malade), qui intéressait tout particulièrement Mellon !

mercredi 5 avril 2017

5 avril 2017

http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2017/04/05/les-dessous-psychologiques-des-theories-du-complot/

http://abonnes.lemonde.fr/campus/article/2017/04/05/presidentielle-les-universitaires-dans-le-camp-des-indecis_5106342_4401467.html

http://www.lesinrocks.com/2017/04/05/actualite/portrait-de-gaspard-gantzer-un-des-derniers-hommes-du-president-11929762/

http://www.slate.fr/story/142796/chinois-se-marie-robot

http://www.madmoizelle.com/dedramatiser-insomnies-751657?utm_medium=feed&utm_source=feedpress.me&utm_campaign=Feed%3A+madmoiZelle

http://www.hellocoton.fr/recette-des-cookies-aux-flocons-d-avoine-sans-farine-oeuf-beurre-ou-sucre-23624388

http://abonnes.lemonde.fr/femmes-a-part/article/2017/04/05/sophie-bramly-beyonce-et-rihanna-ont-plus-fait-pour-la-troisieme-vague-feministe-que-beaucoup-d-intellectuelles_5106103_5102575.html

3 avril 2017

https://theconversation.com/conversation-avec-bernard-stiegler-faire-de-plaine-commune-en-seine-saint-denis-le-premier-territoire-contributif-de-france-65931
+ françois tosquelles une politique de la folie

dimanche 2 avril 2017

2 avril 2017

http://www.madmoizelle.com/jardin-interieur-tuto-conseils-58267?utm_medium=feed&utm_source=feedpress.me&utm_campaign=Feed%3A+madmoiZelle

http://jeunesse2017.fr/?utm_source=outbrain&utm_campaign=mesure15V3&utm_medium=card

http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/03/30/benedicte-savoy-il-y-a-un-versant-diurne-du-patrimoine-en-europe-et-un-versant-nocturne_5103488_3232.html


https://flipbook.cantook.net/?d=%2F%2Fwww.edenlivres.fr%2Fflipbook%2Fpublications%2F165829.js&oid=31&c=&m=&l=&r=&f=pdf

http://abonnes.lemonde.fr/sciences/article/2017/04/02/magdalena-zernicka-goetz-cultive-sa-science-de-l-embryon_5104692_1650684.html

http://abonnes.lemonde.fr/livres/article/2017/04/02/karl-ove-knausgaard-je-veux-me-debarrasser-de-l-intoxication-de-moi-meme_5104621_3260.html

Balade à pied et trottinette jusqu'à la rue saint-martin, métro arts et métiers, café ludique (le nid ou cocon ludique), goûter, jeux : spaghettis,  barbecue, grenouilles, sorte de cyclades avec des égyptiens, le bal des coccinelles. 
Ai plus ou moins fini la lecture "active" du premier chapitre de biostat, ne comprends pas la formule A U B U C =, et beaucoup de mal à me représenter la différence entre A inter B et A/B. 
Retrouve plus ou moins les réponses quand j'ai la correction et les bonnes formules à appliquer. Mais n'ai pas encore fait le premier td. 
Retour au flunch, par hasard car Ph voulait aller au Wc, on y a dîné, Ph s'est fait des brochettes de steak hâché frites pâtes pour faire passer la courgette. 
Retour magnifique coucher de soleil rose sur les cheminées et tour eiffel, ma photo en polaroïd ne rend rien, mais Ph (fin de la scarlatine, plus de fièvre) s'est endormi avec avant que je ne la vois. Ai boudé dans le métro en trouvant une machine à imprimer les photos de son portable mais qui ne le reconnaissait pas comme connecté. Remise au blog en rentrant, entre autres après découverte de Karl Ove Knausgaard. Mais, avant poursuite de la théorie de l'information. 
Mots de Ph dont je me rappelle "oubliement".

Photo du plateau de jeu à insérer.